Couvre-feu avancé à 18h : "Les gens sont épuisés, il y a une tension et une fatigue accumulée d'avoir une vie instable", alerte le vice-président délégué de l'ANDRH
Benoît Serre s'inquiète du moral des salariés, avec ce couvre-feu imposé à 18 heures dans toute la France.
"Les gens sont épuisés, il y a une tension et une fatigue accumulée d'avoir une vie instable", a déclaré sur franceinfo dimanche 17 janvier, Benoît Serre, le vice-président de l'Association Nationale des Directeurs des Ressources Humaines (ANDRH), alors que les entreprises doivent s'adapter à la mise en place du couvre-feu à 18 heure depuis samedi. "Le moral des salariés, c'est presque le point le plus préoccupant, ils n'ont pas trop le moral, ça fait presque un an que ça dure", a rappelé Benoît Serre, ajoutant qu'il n'y avait pas "forcément de risques psycho-sociaux graves".
Avec le couvre-feu, "il faut trouver un bon équilibre entre faire tourner la boîte, et garantir la protection sanitaire de l'ensemble des collaborateurs", a dit le vice-président délégué de l'ANDRH. "Le tout télétravail a été écarté quasiment partout. C'est pratiquement impossible car les gens viennent deux, trois jours par semaine, parce qu'ils ont besoin de la vie en entreprise", a-t-il analysé.
"S'organiser pour que le travail n'envahisse pas l'espace personnel"
Interrogé sur la productivité des salariés en télétravail, Benoît Serre a répondu qu'aujourd'hui aucune étude n'a montré de baisse de productivité individuelle, mais "on constate une baisse parfois de production collective, en télétravail, c'est plus difficile de travailler avec ses collègues", a-t-il précisé. Selon lui, "en télétravail, les gens travaillent parfois plus de manière déraisonnable", c'est pourquoi "il faut s'organiser pour que le travail n'envahisse pas l'espace personnel du salarié".
Benoît Serre est revenu sur la possibilité de déclarer soi-même son arrêt maladie pour cause de Covid-19, une mesure annoncée le 7 janvier dernier par le Premier ministre Jean Castex. "J'avoue qu'on a été assez surpris par cette décision", a-t-il expliqué. "On a fait remonter aux pouvoirs publics que quand on est cas contact, les gens ne sont pas malades quand même, on peut prendre des mesures de sécurité mais de là à avoir un arrêt de travail, ça nous paraissait excessif", a réagi le vice-président délégué de l'ANDRH. "On va voir comment ça va se passer. Pour le moment, c'est raisonnablement utilisé par les salariés", a-t-il conclu.
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