: Vidéo Le difficile deuil des familles dont le défunt a donné son corps à la science
Le don de son corps à la science concerne 2 500 personnes chaque année. Pour les familles, il est difficile de faire le deuil sans le corps du défunt. Une équipe de France 3 a enquêté.
Pour Virginie et son frère, c’est le temps du deuil. Leur père est mort en juin 2014. Il avait fait le choix de donner son corps à la science. Sa famille récupère enfin ses cendres, fin octobre 2014. "Il y a des mois et des mois où on se demandait où est papa, dans quelles mains il est, qu’est-ce qu’on lui fait. Je me demandais parfois : est-il vraiment mort ?" s’attriste Virginie Plays. Dans 80% des cas, la restitution n’est pas proposée aux familles.
Pour les proches, il reste quelques lieux de mémoire. À Thiais, dans le Val-de-Marne, on trouve une stèle dédiée à ceux qui ont donné leur corps de façon anonyme. Certaines familles se sont appropriées les lieux et ont apporté une plaque ou un bouquet. "C’est important de continuer à voir son nom pour pouvoir penser fortement à notre parent défunt" confesse Thérèse Marquette, qui est venue se recueillir à Thiais.
Respect du corps des donneurs
Ceux qui ont donné leur corps à la science terminent à l’école de chirurgie de Paris, l’un des 26 centres de France. Après le décès, les corps sont embaumés. Ensuite, des opérations sont réalisées, même si les chirurgiens les considèrent comme des corps à part entière. "Il faut conserver la dignité, remercier ces gens qui ont donné leur corps avec beaucoup de générosité" détaille le professeur Pascal Frileux, directeur scientifique à l’école de chirurgie de Paris. Pour les familles, des cérémonies seront désormais organisées au Père-Lachaise. "Leur deuil est vraiment à part, elles n’ont pas pu organiser des obsèques" explique Jean-Paul Rocle, des services funéraires de la ville de Paris. "Cela leur permettra de sortir de cet isolement."
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