Drapeau français : le retour d'un symbole après les attentats
Tout un symbole. François Hollande a appelé les Français à pavoiser leur domicile vendredi pour rendre hommage aux victimes des attentats de Paris, tandis que dans le même temps, une cérémonie nationale aura lieu aux Invalides à Paris. Cet appel présidentiel semble trouver un écho. Les ventes de drapeaux explosent alors que les trois couleurs s’affichent déjà partout : sur la Tour Eiffel, le pont du Gard ou les photos de profil des réseaux sociaux.
Attentats de Paris : hommage du pont du Gard aux victimes #ImageDuJour https://t.co/FWnM6TlXU2 pic.twitter.com/3CcMPpeQzT
— France Info (@franceinfo) November 20, 2015
"Un mouvement social de réappropriation du symbole"
"Il s’est passé quelque chose d’assez mystérieux ", constate François de Singly, sociologue à l’université Paris Descartes. Il y a dans ce retour au drapeau quelque chose de similaire à ce qu’a connu la France après sa victoire en coupe du monde de football, d’après l’universitaire. Mais cela va au-delà selon lui : "En 1998 on avait gagné. Mais le sport est l’équivalent pacifique de la guerre. Là, c’est différent. On célèbre le droit d’aller aux terrasses des cafés, on célèbre la mixité ".
"Réaffirmer son appartenance à la République"
Sitôt l’appel de François Hollande formulé, les fabricants de drapeaux français ont été assaillis de commandes. Les ventes aux particuliers s’envolent. L’atelier-boutique de Paris-drapeaux à Gentilly, en région parisienne, les a multipliées par cinq. Le téléphone n’arrête pas d'y sonner, les clients font la queue, comme Francis, qui veut vendredi mettre son pavillon aux couleurs de la France : "Il faut quand même réaffirmer son appartenance à la République, dire qu’on est Français, ne pas avoir peur de le montrer. Le drapeau français n’est pas pour l’extrémisme, il n’a pas de parti pris politique, il n’est ni de gauche, ni de droite. "
"Chaque fois qu’on fabrique un drapeau, on pense aux gens qui sont morts"
Chez le fabricant historique de drapeaux en France, la maison Doublet, installée au sud de Lille, le constat est le même. L’usine d’Avelin tourne à plein régime, explique Luc Doublet, le président du groupe : "On va mettre brutalement toutes les machines en production de bleu, blanc, rouge. Si nécessaire, les cadres mettront la main à la pâte" . Les pics de vente similaires sont rares : "On a connu ça lors de la mort du général de Gaulle et de la victoire à la coupe du monde 1998, mais aussi lors du 11 septembre 2001 avec le drapeau américain ", se souvient Luc Doublet. "Ce qui est triste , explique-t-il, c’est qu’à chaque fois qu’on en fabrique un, on pense aux gens qui sont morts" .
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