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Alençon : une enquête de flagrance ouverte pour établir le lien entre deux interpellations et les violences de la nuit de mardi

Des violences urbaines avaient éclatées dans la nuit de mardi à mercredi à Alençon dans l'Orne après deux interpellations sur un point de deal.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Nuit d'émeutes dans le quartier de Perseigne à Alençon, le 27 octobre 2021. (SACHA MARTINEZ / MAXPPP)

Une enquête de flagrance est ouverte pour établir "de façon formelle", le lien "que l'on peut envisager de faire" entre une double interpellation, mardi matin, et les "troubles à l'ordre public" qui se sont déroulés mardi soir à Alençon, dans l'Orne. C'est ce qu'a indiqué vendredi le procureur de la République d'Alençon, François Coudert, dans un communiqué envoyé à France Bleu Normandie.

Deux personnes ont en effet été interpellées en flagrant délit mardi matin dans le quartier de Perseigne, quelques heures avant les violences qui ont éclaté entre habitants et forces de l'ordre. Elles ont été arrêtées alors qu'elles étaient en train de procéder à une transaction de produits stupéfiants, selon les précisions du procureur.

L'une des deux personnes est un mineur, au casier judiciaire vierge, arrêté en possession de produits stupéfiants. Il avait, dans un sac de sport, de la résine de cannabis, de l'héroïne, de la cocaïne, du crack ainsi qu'un pistolet automatique sans munition. D'abord placé en garde à vue pour détention, cession de stupéfiants et port d’arme, ce mineur a ensuite été placé en détention provisoire car il faisait l'objet d'un contrôle judiciaire l'interdisant de séjour dans ce quartier. Il sera jugé le 22 novembre par un tribunal pour enfant.

L'autre personne est une femme majeure, déjà connue de la justice pour usage de stupéfiants et convoquée pour des faits similaires en février 2022. Dans la soirée de mardi, elle a été placée en garde à vue pour acquisition et usage de stupéfiants où elle a reconnu être consommatrice habituelle et avoir acheté du "crack" auprès de son revendeur.

Les auteurs des jets de mortiers toujours recherchés

Ce même jour, mardi 26 octobre, vers 22h30, une trentaine de personnes "aux visages masqués" ont détruit par incendie 13 voitures et tiré à l'aide de mortiers d'artifice et de projectiles en direction des gendarmes, des policiers et des pompiers, appelés pour sécuriser les lieux. Les forces de l'ordre ont répliqué avec des lanceurs de balles et une grenade à main. Aucun blessé n'est à déplorer.

Pour l’heure, aucune interpellation n’a eu lieu dans le cadre des deux enquêtes en cours, ce qui a fait l'objet d'une polémique entre Marine Le Pen, en visite jeudi au commissariat d'Alençon, et Gérald Darmanin. La candidate du Rassemblement national à la présidentielle de 2022 a accusé le gouvernement de "laxisme" et le ministre de l'Intérieur lui a reproché de "mentir".

Le procureur de la République a tenu à saluer le travail des policiers du commissariat d’Alençon. Il a également demandé à la police de retrouver les auteurs des jets de mortiers qui ont agi dans la nuit de mardi à mercredi. Les fauteurs de troubles risquent jusqu'à 10 ans de prison pour dégradations de biens publics, destructions par incendie, violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique et participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un délit. "Ce travail de réponse pénale ferme et individualisée se poursuivra sans relâche", a ajouté le procureur.

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