Enfant de 5 ans blessé par balles près de Rennes : ce que l'on sait des circonstances du drame et du possible lien avec une fusillade

Le jeune garçon se trouvait dans la voiture de son père quand celle-ci a été visée par des tirs lors d'une course-poursuite. Il a été touché à la tête par deux projectiles, et son pronostic vital est engagé.
Article rédigé par franceinfo
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Un véhicule des secours sur le lieu où un enfant de 5 ans a été blessé par balles à Pacé (Ille-et-Vilaine), le 26 octobre 2024. (EWEN BAZIN / OUEST-FRANCE / MAXPPP)

Une très jeune victime collatérale. Un enfant de 5 ans a été grièvement blessé par balles à la tête, samedi 26 octobre dans la soirée, près de Rennes (Ille-et-Vilaine), alors qu'il se trouvait à bord d'une voiture conduite par son père, prise dans une course-poursuite. Le véhicule venait de quitter un quartier de la ville où, quelques heures plus tôt, des tirs en rafales avaient été entendus, sur fond de trafic de drogue. Franceinfo fait le point sur cette affaire, alors que le pronostic vital de l'enfant est engagé.

Des coups de feu tirés lors d'une course-poursuite

Quand il a été pris pour cible, samedi soir, le père emmenait l'enfant "chez sa mère, qui demeure à Vezin-le-Coquet", commune située à quelques kilomètres de la capitale bretonne, a déclaré dimanche le procureur adjoint de Rennes, Jean-Marie Blin. Le conducteur, connu de la justice pour usage de stupéfiants, arrivait "du quartier de Maurepas", à Rennes.

Il a déclaré aux enquêteurs "avoir été poursuivi par un véhicule et avoir fait demi-tour à hauteur de Pacé", une autre commune proche de Rennes, a rapporté le procureur adjoint. Il "aurait senti une secousse avant de découvrir son enfant blessé."

David Leveau, secrétaire régional du syndicat de police Unité, "des individus cagoulés" se trouvaient à bord du second véhicule et ont ouvert le feu, lors d'une course-poursuite qui a traversé "plusieurs communes", a-t-il affirmé à RTL. Le père avait contacté les secours dans sa fuite, expliquant être "poursuivi" et "en danger", rapporte à TF1 Frédéric Gallet, du syndicat de police Alliance 35.

Le pronostic vital de l'enfant engagé

L'enfant "a été victime d'un tir d'arme à feu (...) et a été touché par deux projectiles à la tête", a précisé le procureur adjoint, dimanche dans la matinée. "Il est actuellement hospitalisé et le pronostic vital est engagé", déclarait-il alors.

Le père, de son côté, est sorti indemne de la course-poursuite. Une enquête pour tentative de meurtre sur mineur de 15 ans a été confiée à la gendarmerie. Les auteurs des tirs, en fuite, sont activement recherchés.

Un possible lien avec une autre fusillade

Le parquet de Rennes a évoqué un possible lien entre ce drame et une précédente fusillade, survenue samedi matin dans le quartier de Maurepas, à Rennes, d'où est partie la voiture conduite par le père de l'enfant samedi soir. "Des tirs d'arme à feu en rafale" ont été entendus vers 10 heures, et "un groupe d'hommes cagoulés, dont l'un était porteur d'une arme à feu de type fusil-mitrailleur" a été vu dans les rues, selon le procureur adjoint.

Cette situation avait entraîné l'intervention du Raid et "une vingtaine d'interpellations, qui n'ont donné lieu qu'à des contrôles d'identité, à l'exception d'une personne placée en garde à vue", a précisé le magistrat. Un homme de 30 ans a été hospitalisé après avoir été passé à tabac, mais ne présentait pas de blessures par balles, rapporte France Bleu Armorique, citant les pompiers.

Une "guerre de territoire" à Rennes, une compagnie de CRS envoyée

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé sur X, dimanche, qu'il avait demandé l'envoi d'une compagnie de gendarmerie, la CRS 82, "pour protéger les habitants des narcoracailles qui contrôlent ce quartier" du nord de Rennes. "La gangrène du narcotrafic est en train de pourrir des quartiers entiers, partout sur le territoire. La guerre que nous devons mener doit être totale", a-t-il ajouté.

La maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, a appelé le gouvernement à faire de "la lutte contre le narcobanditisme une authentique priorité nationale", lundi sur France Bleu Armorique. Elle propose notamment "un parquet national dédié" à la lutte contre le narcotrafic, "des peines spécifiques" et "le gel des avoirs criminels".

Depuis plusieurs mois, des fusillades éclatent régulièrement dans des quartiers de la capitale bretonne où sont implantés plusieurs points de deal. Deux fusillades ont ainsi eu lieu les 23 et 30 septembre à Maurepas et une autre dans le quartier de Bréquigny, le 24 septembre. Un homme avait été grièvement blessé par balle dans la nuit du 5 au 6 octobre, dans le centre-ville de Rennes.

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