L'association "Marseille en colère !" prône un "plan Marshall" plutôt qu'"un plan de communication", un mois après l'opération "place nette XXL"

L'association doute de l'efficacité de ces opérations antidrogue à Marseille alors que le gouvernement a annoncé mercredi quatre tonnes de drogues et 20 millions d'euros saisis depuis le début de ses opérations sur tout le territoire.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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À Marseille, l'opération "Place nette XXL" vise à lutter contre les trafiquants de drogue. (FRANCK PENNANT / MAXPPP)

Un mois après, les opérations  "place nette XXL" à Marseille ont permis de "déplacer" certains points de deal mais non de les "éradiquer", estime jeudi 18 avril sur franceinfo Kaouther Ben Mohamed, présidente de l'association "Marseille en colère !". Ces opérations antidrogue avaient été lancées en grande pompe dans la cité phocéenne, avec la visite surprise d'Emmanuel Macron le 19 mars dernier.

"On ne pourra pas éradiquer un trafic international avec un plan de communication", a taclé la présidente de l'association, soulignant qu'"il n'y a aucune éradication des points de deal" dans la cité phocéenne. "Les forces de police mobilisées sur ces points de deal ne peuvent pas être démultipliées", souligne-t-elle.

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a précisé mercredi qu'à Marseille, les opérations ont donné lieu à 461 gardes à vue, 300 défèrements et 49 "écrous", soit des détentions provisoires ou d'autres mesures de restrictions de liberté. Pour Kaouther Ben Mohamed, qui doute de l'efficacité de ces opérations, "le temps de la communication politique n'est pas celui de la justice". "Est-ce que la justice a les moyens d'emprisonner les jeunes ?", cingle-t-elle.

Agir de manière globale

"Je prône un plan Marshall sur 30 ans qui rassemble bien plus que les ministères de la Justice, de l'Intérieur et de la Santé. Il faut autour de la table celui des Écoles, celui du Sport, de la Culture, celui du Logement, du Budget", explique-t-elle. "On ne peut pas lutter contre le trafic si en parallèle on n'a pas le ministre de la Santé qui présente un plan pour soutenir les personnes dépendantes", ajoute-t-elle. Selon la présidente de l'association "Marseille en colère !", la lutte contre le narcobanditisme doit être "globale, nationale et internationale".

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