Mexique : Regina Martinez, une journaliste contre les cartels
La journaliste mexicaine Regina Martinez enquêtait sur les cartels de la drogue dans son pays. Elle a été assassinée en 2012, mais un collectif de journalistes d’investigation mondial, Forbidden Stories, a repris ses enquêtes. France Télévisions s’y associe.
Qui a voulu faire taire la journaliste ? Pendant plus de dix ans, Regina Martinez a enquêté sur la corruption des gouverneurs de l’Etat du Vera Cruz et leurs liens avec les narcotrafiquants. Ces reportages lui ont valu plusieurs menaces, jusqu’à sa mort en avril 2012 : elle a été rouée de coups et étranglée à son domicile. Son collègue chez Proceso, un grand hebdomadaire national, décide alors d’enquêter sur le meurtre de la journaliste. En vain : il reçoit une menace de mort et décide d’arrêter.
Forbidden Stories reprend l’enquête
Un collectif de 60 journalistes internationaux reprend alors le flambeau. Durant dix mois, ils enquêtent pour reconstituer le reportage que Regina n’a pas eu le temps de publier. Avant de mourir, elle était sur les traces de milliers de personnes disparues du jour au lendemain. Elle avait découvert que ces Mexicains avaient été enlevés avec la complicité des autorités et enterrés dans des fosses communes. "Si Regina avait fait publier cette information, ça aurait fait l’effet d’une bombe", commente Lilia Saul, du collectif Forbidden Stories. Pour les autorités locales, la mort de Regina Martinez s’expliquerait par un cambriolage qui a mal tourné. L’enquête de la procureure fédérale a elle aussi été entravée. "Les autorités locales nous ont toujours caché des informations", commente Laura Borbolla.
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