Protoxyde d'azote : le gaz hilarant attire toujours plus de jeunes et fait les affaires des réseaux criminels
Le "proto", comme le surnomme ses adeptes, procure un effet euphorisant. Mais sa consommation régulière peut entraîner des brûlures, des troubles psychologiques ainsi que des séquelles neurologiques et cardiovasculaires, alerte la police.
C'est un trafic très lucratif. Une bouteille d'un litre de protoxyde d'azote coûte environ 25 euros et permet de fabriquer ensuite jusqu'à 400 ballons de baudruche remplis de gaz hilarant. Ils seront revendus entre cinq et dix euros l'unité avant d'être inhalés en soirée par des consommateurs souvent très jeunes. Un usage détourné qui connaît un succès inquiétant.
Le protoxyde d'azote revendu par des réseaux criminels
Le commissaire William Hippert est porte-parole adjoint de la police judiciaire, alerte sur la dangerosité du produit : "On parle d'usage festif, ça n'a rien de festif. L'effet immédiat est de déclencher un fou rire, ce ne sont que des réactions neurologiques créée par l'inhalation du gaz. Ça reste assez peu de temps. Les conséquences sur la santé sont assez importantes. Avec une consommation régulière, outre des brûlures et certains troubles psychologiques, on a également des risques avérés importants d'un point de vue neurologique et cardiovasculaire, qui peuvent conduire parfois jusqu'à la mort avec une consommation trop importante."
>> VIDEO. "On fait 4 000 euros dans la soirée, ça marche très bien, mieux que le shit"
Le protoxyde d'azote est classé comme substance vénéneuse mais pas comme stupéfiant, ce qui complique la lutte contre son trafic. Sa vente est désormais interdite aux mineurs et un délit permet de sanctionner les revendeurs, de plus en plus nombreux : "Comme on a un usage détourné, on les retrouve dans des canaux de contrebande ou de trafic de marchandises illicites. C'est le cas notamment des points de deal, où on a déjà pu voir, à côté de la résine de cannabis ou de cigarettes de contrefaçon, des cartouches de protoxyde d'azote."
"Certaines filières se sont développées en vendant ces produits via des pages sur les réseaux sociaux pour en vanter les mérites et permettre une accessibilité directe aux consommateurs."
William Hippertà franceinfo
Pour se fournir, les réseaux criminels n'hésitent pas à commettre des braquages. Fin janvier, à Sarcelles, six malfaiteurs armés ont attaqué un camion. Ils sont repartis avec plus de 2 000 litres de protoxyde d'azote.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.