Trois personnes mises en examen dans le Doubs après le démantèlement d'un "supermarché de la drogue"

Trois personnes ont été mises en examen après le démantèlement d'un "supermarché de la drogue" en ligne, rapporte France Bleu Besançon, lundi 9 décembre. Lors d'une conférence de presse, le procureur de la République de Besançon a donné des informations sur les éléments de ce dossier. Les trafiquants utilisaient des réseaux chiffrés type Telegram pour fournir des centaines de personnes en cannabis, en cocaïne et héroïne à la frontière suisse, près de Pontarlier (Doubs). 

Selon le procureur, l'enquête a débuté en octobre 2023, lorsque les gendarmes remarquent que plus de 400 personnes se connectent sur un réseau chiffré de type Telegram près de Pontarlier. Sur ce site, se cache un véritable supermarché de la drogue, où l'on trouve cannabis, cocaïne, héroïne, amphétamines, ou encore ecstasy. Pour attirer les clients, les trafiquants postaient des photos de pains de cocaïne au moment de la livraison. 

Le 3 décembre, les gendarmes du Doubs ont mené une large opération pour interpeller 13 personnes à Pontarlier et Besançon, mais également à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) et à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Sur les 13 suspects, se trouvent celui identifié comme le principal donneur d'ordres, mais également des personnes affectées au conditionnement ou des livreurs. 

Deux hommes en détention provisoire

Celui suspecté d'être à la tête du réseau a été interpellé dans une chambre de location Airbnb, où se trouvaient 11 000 euros en liquide, 890 cachets d'ecstasy, 80 grammes de cocaïne et 180 grammes de cannabis. Il a 29 ans et a été condamné à huit reprises, notamment pour des faits de violence. Il était incarcéré de juin 2023 à mai 2024, et est donc soupçonné d'avoir piloté le trafic depuis sa cellule. Sa compagne, 29 ans également, a été interpellée à son domicile et conteste avoir été au courant de ses activités. Ils ont tous les deux été mis en examen, ainsi qu'un comparse de 44 ans. Les deux hommes ont été placés en détention provisoire, la femme sous contrôle judiciaire. 

Les lieutenants du réseau, eux, ont été jugés jeudi dernier à Besançon en CRPC (procédure de plaider coupable). Le principal prévenu, un homme de 44 ans, a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis. Un comparse de 23 ans a lui écopé de deux ans, dont une année avec sursis probatoire. Enfin, une jeune femme a été condamnée à 10 mois de prison avec sursis. Les autres personnes interpellées, des mineurs pour l'essentiel, ont été relâchées en raison d'une moindre implication, mais seront bientôt convoquées devant un tribunal pour enfants.