: Vidéo Qui sont ces "jeunes Marocains" livrés à eux-mêmes dans des rues de Paris ?
Des groupes de très jeunes garçons, âgés de 10 à 17 ans se sont installés dans les rues et les squares du quartier de la Goutte d’Or, dans le nord de Paris. Ce phénomène existe aussi dans d’autres villes françaises.
Pour mieux comprendre leur parcours, une étude a été confiée à l'association Trajectoires, "spécialisée dans la prise en compte des populations migrantes". Devant l'ampleur du phénomène, les membres de l'association ont rappelé que la présence policière avait été renforcée et qu'elle pouvait intervenir très rapidement. En revanche, l'association considère que la réponse ne doit pas seulement être policière. Elle doit aussi être sociale et médicale, face à des adolescents toxicomanes et dans un état physique dégradé.
"Ce sont des jeunes souvent déscolarisés qui sont en rupture sociale et familiale au Maroc", explique Alexandre Le Clève, membre de l’association Trajectoires. Toutefois, ces jeunes peuvent être en lien avec leur famille, à distance. Certains peuvent même être issus de la classe moyenne.
"Attirés par l’Eldorado européen"
Ces jeunes ont une idée en tête : réussir en Europe. "Ils sont attirés par cet Eldorado européen qui est difficile à identifier pour ces jeunes", estime Alexandre Le Clève. "Ils vont un peu à l’aventure" poursuit-il. De nombreux jeunes veulent étaler leur réussite matérielle en Europe, "souvent fausse". "Ils se mettent en jeu en montrant des liasses de billets" sur les réseaux sociaux. Derrière cette réussite matérielle déguisée, ces jeunes sont surtout des "cobayes" qui se font "exploiter localement".
Pour Alexandre Le Clève, il faut accomplir un travail au Maroc, en termes de prévention pour ces jeunes. Il estime qu’il faut les sortir de leur quotidien et mettre en place un parcours d’insertion en France. "Il faut également travailler sur le phénomène de tout ce qui est toxicomanie", assure-t-il. Enfin, il faut travailler sur l’aspect de ces réseaux de drogue qui sont "quand même présents" et "difficiles à identifier". Il y a donc un véritable travail de police et de justice à mener, selon lui.
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