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Droit d'asile : "Ils ne croyaient pas que j'étais en danger"

A l'heure où les députés examinent la réforme du droit d'asile qui entend raccourcir les délais, désengorger le système et se mettre en conformité avec la réglementation européenne, France Info a rencontré Ashik, un demandeur d'asile du Bangladesh. Témoignage.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Prise d'empreintes digitales pour une demande de titre de séjour © MaxPPP)

Les députés examinent, à partir d'aujourd'hui et jusqu'à jeudi, la réforme du droit d'asile. Objectif : raccourcir les délais, désengorger le système et se mettre en conformité avec la réglementation européenne puisque il y a eu 66.000 demandes d'asile l'an passé en France dont 80 % sont refusées. Actuellement, il faut en moyenne deux ans pour qu'un demandeur d'asile puisse obtenir une réponse. Ces personnes qui ont fui une menace ou un danger dans leur pays vivent un parcours du combattant une fois réfugiées en France. 

Le parcours d'Ashik, originaire du Bangladesh

Ashik a 23 ans quand il fuit le Bangladesh en urgence en janvier 2011. Il y était journaliste pour un quotidien qui tire à 6 millions d'exemplaires. Dans ses articles, Ashik critiquait le gouvernement et les islamistes alors des gens l'ont kidnappé, tabassé. Par deux fois, il a fini  à l'hôpital.

"Mes parents m'ont dit : "tu dois quitter le Bangladesh sinon tu vas mourir"!"

Ashik déchante très vite. A Paris, où il s'est réfugié, c'est la survie avec une allocation de 11 euros par jour, l'interdiction de travailler et sa famille qui lui manque. Sans compter sur les deux ans d'attente entre sa demande en préfecture et l'obtention de son titre de séjour.

"J'ai eu deux fois des refus. Ils ne croyaient pas que j'étais en danger dans mon pays."

L'an passé Ashik économise et se paye un avocat. Il décroche enfin la précieuse carte rose, un titre de séjour pour 10 ans qu'il montre comme un trophée ! Son rêve, désormais, que des élections libres aient lieu au Bangladesh et qu'il puisse rentrer retrouver sa mère. Son père, lui, est mort l'an passé sans qu'il puisse le revoir.

 

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