Cet article date de plus de sept ans.

Harcèlement de rue dans le quartier Pajol à Paris : le maire du 18e reconnaît "des difficultés"

Le maire PS du 18e arrondissement de Paris, Eric Lejoindre, reconnaît "le sentiment d'insécurité" dénoncé par les femmes autour du métro La Chapelle. Mais pour lui, ce n'est pas "le coeur du sujet", et le "phénomène" est plus "global".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La facade en bois de la Halle Pajol, le 3 juin 2016. (MAXPPP)

La ville de Paris et la préfecture de police reconnaissent qu'il y a "un sentiment d'insécurité" pour les femmes dans le quartier Pajol, dans le 18e arrondissement de Paris.

Dans un article publié vendredi 19 mai, le journal Le Parisien a fait état de situations de harcèlement de rue à l'égard des femmes dans ce quartier populaire du nord de la capitale. Des femmes ont d'ailleurs lancé une pétition pour dénoncer cette situation.

"Il y a une difficulté pour les femmes, mais aussi pour les hommes, à circuler sur cette place, c'est indéniable", a réagi le maire PS du 18e arrondissement de Paris, Eric Lejoindre, sur franceinfo. Avant d'ajouter : "je ne pas sûr que la façon dont Le Parisien a décrit les choses soit exactement conforme à ce qui est vécu sur place".

franceinfo : Avez-vous constaté vous-mêmes ces phénomènes ?

Eric Lejoindre : Qu'il y ait des difficultés dans le secteur autour du métro de La Chapelle, ça ne m'avait évidemment pas échappé. A tel point d'ailleurs que depuis le début de l'année, on a travaillé avec la préfecture de police au plan qu'on a appelé au départ "Barbès respire" et qui a été étendu, à ma demande, à La Chapelle. Parce qu'effectivement, autour du métro aérien et dans quelques rues très délimitées, on voyait augmenter un phénomène de ventes à la sauvette et de présence assez importante d'hommes sur l'espace public. Cette réalité existe et on travaille justement pour y faire face. Je ne suis pas sûr que la façon dont Le Parisien a décrit les choses soit exactement conforme à ce qui est vécu sur place.

Vous niez le fait qu'il y ait un problème de cohabitation entre des femmes et des hommes à cet endroit ?

Pas du tout, je n'ai rien nié du tout. Il y a une difficulté pour les femmes, mais aussi pour les hommes, à circuler sur cette place, c'est indéniable. Et que des femmes soient agressées, je l'ai constaté. Mais je ne suis pas sûr que ce soit le cœur du sujet. (...) Je crois qu'il faut traiter de la globalité du phénomène, en travaillant notamment sur l'urbanisme et sur la présence policière supplémentaire que j'ai demandée. J'étais d'ailleurs ce matin avec le préfet de police pour parler notamment de ce point-là.

Concrètement, quelles sont les solutions possibles ?

A court terme, je pense qu'il faut une présence policière la plus importante possible. Et je l'ai obtenue du préfet. D'ailleurs, beaucoup d'habitants disent que depuis un certain nombre de mois la situation s'est améliorée de ce point de vue-là. Dans le même temps, on organise un certain nombre de modifications de l'espace public. On a par exemple augmenté l'éclairage de la place de La Chapelle. On a aussi travaillé à retirer ce qu'on appelle les croix de Saint-André pour les remplacer par des potelets sur lesquels il est plus difficile de s'assoir. Et puis, il y a des projets à plus long-terme, comme celui de la promenade urbaine du boulevard de Le Chapelle, ce projet dit "d'oasis urbaine", souhaité par les habitants dans le cadre du budget participatif.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.