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Industrie musicale : un programme de mentorat pour encourager les femmes à percer

Dans le milieu de la musique comme dans d'autres, de nombreuses inégalités persistent entre les femmes et les hommes.

Article rédigé par Yann Bertrand - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un ingénieur du son travaille sur une table de mixage, dans un studio d'enregistrement (illustration). (MARTIN BUREAU / AFP)

Dans l'industrie musicale, comme dans le reste du monde professionnel, les inégalités hommes-femmes sont un problème bien identifié : dans les maisons de disques, à la tête des festivals, des boîtes de production, dans les équipes techniques, partout le milieu reste très majoritairement masculin. "La France n'est pas en avance sur toutes ces questions. On en parle beaucoup, mais les chiffres progressent peu", affirme ainsi Marie-Anne Robert, qui a 20 ans d'expérience dans le monde de la musique pour développer des artistes.

Alors des dispositifs se mettent en place, pour essayer de faire bouger les choses. Le programme Mewem par exemple, acronyme en anglais pour "Programme de mentorat pour les femmes entrepreneuses dans l'industrie musicale", permet depuis trois ans aux jeunes femmes d'apprendre à créer, assumer leur place et leur situation.

"Il y a énormément d'inégalités, on s'en rend compte tout au long de sa carrière."

Marie-Anne Robert

à franceinfo

Marie-Anne Robert s'est donc glissée avec force et ambition dans la peau d'une mentore, elle accompagne Katarina Timotijevic. "L'industrie musicale, ça peut faire très peur, parce que c'est un univers qu'on ne maîtrise pas quand est à l'extérieur", confie la jeune femme. Elle a créé un studio de production, Matière première, à la barre de différents projets, dont des clips pour les rappeurs Bigflo & Oli par exemple. Marie-Anne Robert est donc là pour l'épauler : "Je suis vraiment tournée vers l'avant, et on aurait gagné quelques années en étant mentorée ou entourée."

"Faire ressortir la confiance enfouie"

Concrètement, les 13 jeunes femmes mentorées de la promotion 2021 peuvent demander des conseils, bénéficient d'un réseau, d'un soutien permanent, avec des ateliers organisés régulièrement. Dans l'industrie musicale, depuis un an, les lignes bougent, les figures masculines autrefois toutes puissantes sont déboulonnées, des places se libèrent. C'est donc maintenant qu'il faut changer les mentalités, affirme Marie-Anne Robert : "Ce qui est important, c'est de les aider à accélérer leur réflexion, à faire ressortir une confiance en elles, qu'elles ont au fond mais qui est trop enfouie. Il y a aussi ce syndrome de l'imposteur." Un syndrome qui fait douter en permanence de la légitimité de ses succès.

"Le fait de voir des femmes inspirantes comme Marie-Anne, c'est assez incroyable, parce qu'on se rend compte que c'est possible."

Katarina Timotijevic

à franceinfo

"Il y a quelque chose de très simple, c'est qu'on ne sent pas à notre place, explique Katarina Timotijevic. Les femmes comme Marie-Anne, il y a 10 ou 20 ans en arrière, elles étaient comme nous. Quand on met une femme patronne, par exemple, dans un label, une maison de disque, ou dans la production audiovisuelle, automatiquement, il y a un effet domino, qui va faire qu'on va embaucher plus facilement des femmes."

"Je pense que c'est vraiment cette notion de sororité, qui va faire qu'on sortira plus fortes de cette crise", complète Marie-Anne Robert. Pour l'instant, le chiffre est toujours là : dans l'industrie musicale, les femmes représentent encore seulement 14% des créations d'entreprises.

Objectif : davantage d'égalité dans le monde de la musique - Reportage de Yann Bertrand

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