La présidente du Haut Conseil à l'égalité, accusée de "propos stigmatisants", quitte son poste après une fronde interne

Sylvie Pierre-Brossolette "a souhaité d'elle-même mettre un terme à ses fonctions pour préserver le HCE et ses travaux", a expliqué mardi la ministre Aurore Bergé.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
L'ancienne présidente du Haut Conseil à l'égalité (HCE), Sylvie Pierre-Brossolette, photographiée le 16 décembre 2021. (JULIEN DE ROSA / AFP)

La décision est tombée au Journal officiel mardi 16 juillet. Fragilisée par une fronde interne, la présidente du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les homme (HCE) Sylvie Pierre-Brossolette a quitté son poste pour "préserver" l'instance et est remplacée par l'ex-ministre Bérangère Couillard.

"Sylvie Pierre-Brossolette a souhaité d'elle-même mettre un terme à ses fonctions pour préserver le HCE et ses travaux", assure la ministre démissionnaire chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé dans un message transmis mercredi à l'AFP. "J'ai donc accepté sa démission. Je la remercie pour les travaux essentiels du HCE et la visibilité nouvelle qui y a été donnée avec ses vice-présidents", ajoute-t-elle.

Selon l'arrêté en date du 16 juillet, publié mercredi au Journal officiel, "il est mis fin, dans l'intérêt du service, aux fonctions de Mme Sylvie Pierre-Brossolette". Cette dernière, précise un autre arrêté, est remplacée par Bérangère Couillard, ex-ministre macroniste déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et ancienne députée de Gironde, battue lors des dernières élections législatives. "Ne voulant aucune vacance de poste, avec le Premier ministre, nous avons procédé à la nomination de Berangère Couillard" qui "avait porté des sujets essentiels notamment sur la lutte contre l'industrie pornographique", souligne Aurore Bergé.

Des propos "à la limite de la légalité"

La question du maintien de Sylvie Pierre-Brossolette à la tête du HCE avait été posée en mai, notamment par la CGT, après la révélation par Mediapart d'une lettre datée du 2 janvier 2024 dans laquelle les salariés du secrétariat général de l'instance disaient avoir été"témoins, de manière fréquente, de propos à la limite de la légalité tenus par la présidente et les coprésident.es".

L'équipe dirigeante était notamment accusée d'avoir tenu des "propos violents sur le ton de l'humour contribuant à banaliser et diffuser la culture du viol et à culpabiliser les victimes", des "propos stigmatisants pour les personnes LGBT+, réitérés en dépit de mises en garde sur le sujet", ou encore des "propos racistes et islamophobes". Contactée par l'AFP à l'époque, Mme Pierre-Brossolette avait "contesté formellement" les accusations portées contre elle et avait dénoncé une "volonté de déstabiliser" le HCE et sa ligne "abolitionniste et universaliste".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.