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Rassemblement contre les violences conjugales : "On nous pousse à baisser les bras", dénoncent des victimes

À l’appel de la comédienne Muriel Robin, 2 000 personnes se sont rassemblées samedi à Paris contre les violences conjugales. Un rassemblement pour réclamer plus de moyens pour les victimes, mais aussi pour une justice mieux formée.

Article rédigé par Hugo Charpentier - Édité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Rassemblement contre les violences faites aux femmes, le 6 octobre 2018 à Paris. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

En France, une femme meurt sous les coups de son mari tous les trois jours en moyenne. C'est avec ces chiffres en tête que 2 000 personnes se sont rassemblées le 6 octobre devant l’ancien palais de justice de Paris, à l'appel de la comédienne Muriel Robin, pour demander "justice pour les femmes" victimes de violences conjugales.

"De nouvelles violences" quand la parole se libère

"Nous méritons des acteurs de la justice formés", résume en quelques mots Anaïs, victime de son mari. Cette jeune femme a porté plainte au printemps 2018. Elle attend toujours les suites : "Je suis en procédure depuis des mois, rien avance. On subit de nouvelles violences une fois qu’on réussit à parler. C’est inadmissible."

D'après Anaïs, des dysfonctionnements existent à tous les niveaux de l'appareil judiciaire : "Il y a les médecins, la justice, les avocats, les juges, les magistrats, la police… Quand on nous demande si on n’invente pas de fausses violences conjugales pour gagner un divorce, ou quand on nous demande de penser à nos enfants et de continuer à subir l’enfer à travers le droit de visite... C’est un enfer systématique."

On continue à nous garder dans notre rôle de victime et on n’arrive pas à s’en sortir, et on nous pousse à baisser les bras.

Anaïs

à franceinfo

La parole s'est pourtant libérée : des victimes parlent désormais, elles portent plainte. Mais ensuite, souvent, ça coince, explique Clémence, qui dirige une petite association d'aide aux victimes en Franche-Comté : "On a parlé, on a porté plainte, et après : qu’est ce qui se passe ? Aujourd’hui, rien. Aujourd’hui, ce qu’on est venu dire à la justice, c’est qu’elle n’est pas à la hauteur des souffrances des femmes. Il faut absolument que ça change. Les dossiers ne peuvent pas attendre 6 mois dans un bureau d’un policier. C’est une question de survie." 

Une question de survie qui ne pèse pas lourd dans les finances de l'État : la lutte contre les violences faites aux femmes représente 0,007 % du budget total de la France.

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