Tâches ménagères : l'écart hommes-femmes se réduit, grâce aux nouveaux services d'aide à domicile et aux nouvelles générations
L'égalité entre les femmes et les hommes progresse en Europe et en France, notamment sur les tâches ménagères. C'est ce qui ressort du dixième et dernier rapport de l'Institut européen pour l’égalité des genres, sorti mardi 24 octobre. Mais l'écart se réduit non pas parce que les hommes en font plus, mais parce que les femmes en font moins. Il y a sept ans, 80% des Françaises faisaient le ménage ou la cuisine tous les jours. Aujourd’hui, elles ne sont "plus" que 68%.
Mélanie, une Parisienne en couple depuis deux ans, voit bien l'évolution. "J’étais précédemment avec quelqu’un qui voyait la femme comme la personne responsable du foyer. Il ne participait donc pas aux tâches du foyer ou au minimum", raconte-t-elle. Ce n'est plus le cas avec Fabien, son nouveau compagnon. "Participer à préparer le repas ne me dérange pas, en fait", confie-t-il. Il participe également au ménage "parce qu’on a un chien, donc il y a beaucoup de poils et ça m’énerve". "Mais je n’aime pas du tout passer la serpillière. C’est insupportable !", s’exclame-t-il. Pourtant, il le fait "sans que je lui demande", ajoute Mélanie, "parce qu’il part du principe que ce n’est pas plus à une femme de le faire".
Les hommes sont un peu plus nombreux à prêter main-forte au quotidien dans les activités domestiques. En sept ans, le taux est passé de 36 à 43%.
Mais si l’égalité progresse sur le papier, c’est surtout parce que les femmes en font moins. "Les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler et vous avez plus de services pour prendre en charge les enfants", met en avant la chercheuse Jolanta Reingarde. C'est elle qui a mené l'étude pour le dixième et dernier rapport, publié le 24 octobre, de l'Institut européen pour l’égalité des genres. "On voit qu’en France, il y a une volonté politique d’avoir des services abordables et disponibles, note-t-elle. Et puis, autre constat, "nous avons davantage recours aux femmes de ménage ou aux livraisons à domicile depuis la pandémie".
Le niveau d'éducation, de revenu, le lieu d'habitation et l'âge toujours influents
L'indice d'égalité sur les activités domestiques a d'ailleurs bondi de 70/100 en 2020 à 82/100 un an plus tard. Mais le rapport tempère : cela dépend du niveau d'éducation, de la richesse du ménage, du lieu d'habitation et enfin de la génération. Les jeunes sont plus sensibles à ces questions, comme Léa et Timothée, tous deux étudiants. "Si je devais rentrer pour laver et faire à manger, je ne serais pas forcément avec lui", sourit Léa. "À partir du moment où on vit ensemble, il faut se répartir les tâches", lance Timothée, comme une évidence. À la maison, les femmes s'occupent toujours davantage au quotidien des enfants ou petits-enfants mais là aussi, l'écart s'est considérablement réduit avec les hommes en l’espace de sept ans.
Temps de travail, salaire, parité en politique : l'indice européen compile aussi chaque année de nombreuses données pour mesurer l’égalité des genres. Et pour la première fois, il dépasse la barre des 70 sur 100. La France est sixième avec un score de 76.
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