: Vidéo Allongement du congé paternité : "L'égalité femmes-hommes, on ne l'aura pas avec 28 jours", regrette l'association Parents & féministes
La présidente de l'organisation salue la décision de doubler la durée du congé paternité, mais en attendait plus de la part du gouvernement.
"Nous allons porter le congé paternité à un mois, un mois durant lequel il y aura sept jours obligatoires". Sur Instagram, Emmanuel Macron a officiellement annoncé mercredi 23 septembre le doublement de la durée du congé paternité qui passe de 14 à 28 jours. Un temps en pointe sur le sujet, la France comble ainsi une partie de son retard. Lorsqu'elle a créé le congé paternité en 2002 (11 jours qui s'ajoutent aux 3 jours du congé de naissance), elle était en avance sur la plupart de ses voisins. Depuis, de nombreux pays européens ont adopté des dispositifs plus généreux.
L'idéal serait un congé de 16 semaines "comme les mères"
La nouvelle a été saluée par certaines associations, notamment Parents & féministes, cofondée et présidée par Amandine Hancewicz. "C'est toujours une bonne nouvelle, étant donné qu'on part de très loin", déclare-t-elle à franceinfo. Cependant, elle n'a pas caché ses regrets. Ce mois octroyé aux futurs pères (le texte prévoit l'expression "autre parent", selon les informations de France Télévisions, recueillies auprès de l'Elysée) est loin des conclusions de la commission Cyrulnik, installée en septembre 2019 par le chef de l'Etat, sur les 1 000 premiers jours du nouveau-né.
Ce groupe de 18 experts a recommandé d'allonger à neuf semaines le congé paternité. "Ça reste très en dessous de ce à quoi on s'attend venant d'un gouvernement qui dit être attaché aux questions d'égalité", assure Amandine Hancewicz.
Selon elle, l'égalité entre les femmes et les hommes "dans le foyer, dans le partage des tâches, et par ricochet dans la sphère professionnelle, on ne l'aura pas avec 28 jours". Elle préconise donc un congé paternité "de même durée" que celui des mères, soit "16 semaines avec huit semaines obligatoires". Il est "complètement anormal d'estimer que les femmes peuvent être seules après un accouchement, avec tout ce que ça implique en matière de travail domestique", conclut Amandine Hancewicz.
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