: Vidéo "J'ai eu le bon viol" : 20 ans après avoir été violée, Giulia Foïs partage son histoire
Dans son livre "Je suis une sur deux", Giulia Foïs explique qu'elle a eu "le bon viol" parce que c'était celui en adéquation à l'image qu'on s'en fait.
Il y a 20 ans, sur un parking à Avignon, Giulia Foïs est violée dans sa voiture. Un homme a prétendu avoir besoin d'aide, elle lui a ouvert sa voiture. Alors armé d'un cutter et en possession d'une bombe lacrymogène, il l'enferme dans la voiture pendant 1 heure 40. "J'ai eu le bon viol", confie Giulia. Elle explique : "La petite fenêtre de l'envisageable et du concevable, c'est le viol qui est commis de nuit, sur un parking, avec une arme, et là on se dit que oui, peut-être, éventuellement, éventuellement ça a pu se produire." Elle n'omet pas de préciser qu'en revanche, son violeur a été acquitté ou encore qu'elle s'en est pris "plein la gueule".
"Le mauvais violeur"
"Était-il maghrébin ?" Giulia Foïs ne compte plus le nombre de fois où on lui a posé cette question. "Il était père de famille et puis il payait ses impôts", fait-elle valoir. Un critère qui, rappelle la journaliste avec ironie, venait peser dans l'argumentaire de la défense : comment une personne payant ses impôts peut-elle violer ? "La réalité, c'est qu'il n'y a pas de profil du violeur puisqu'en fait, on viole dans tous les milieux et à tous les âges puisque c'est un système tout entier qui est en cause et qui autorise le viol, voire qui à certains égards l'encourage", pointe Giulia Foïs.
"La mauvaise victime"
"Ça ne se voit pas sur moi." Absence de marque de la faute sur le corps, femme qui se relève… Giulia Foïs le dit : elle a décidé de vivre malgré tout. "J'ai eu un premier cercle qui était merveilleux, mes parents, mes sœurs, mes amis qui m'ont crue, qui m'ont entendue, qui m'ont soutenue, mais dès qu'on sortait du premier cercle, j'en prenais plein la gueule", confie la journaliste. Faut-il, pour être reconnue comme une victime, payer un tribu ? Oui, pour Giulia Foïs. "Il faut que ça se voie", observe-t-elle.
Continuer de libérer la parole
Au même moment, avec #jesuisunevictime de nombreuses femmes racontent le viol qu'elles ont subi. Pour la journaliste spécialiste du genre, de la sexualité et des violences sexuelles, "les femmes sont bel et bien décidées à l'ouvrir, à l'ouvrir pour de bon".
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