Parcoursup : "On va se retrouver avec énormément de jeunes sur le carreau à la fin de l'année", dénonce la présidente de l'UNL
Clara Jaboulay, la présidente de l'Union nationale des lycéens, a dénoncé, jeudi, sur franceinfo, la nouvelle plateforme Parcoursup et la réforme du baccalauréat qui vont, selon elle, créer une forme de sélection.
Plusieurs syndicats et organisations de jeunesse appellent à la grève, jeudi 1er février, afin de contester la plateforme Parcousup et la réforme du baccalauréat, lancée par le gouvernement. Clara Jaboulay, présidente de l'Union nationale lycéenne (UNL) a dénoncé, sur franceinfo, une forme de sélection dans certaines filières.
franceinfo : Que pensez-vous du nouveau système Parcoursup ?
Clara Jaboulay : La nouveauté avec Parcoursup est qu'on arrive à une sélection dans les filières qui habituellement n'en font pas. Là où les étudiants pouvaient entrer librement à l'université avec l'obtention de leur baccalauréat, aujourd'hui c'est totalement fermé. On arrive à une sélection pour tout le monde. C'est un problème parce qu'on pousse à arrêter l'accès libre à l'enseignement supérieur alors qu'on pousse les jeunes à faire des études supérieures. On a un paradoxe entre le discours du gouvernement et l'application en tant que telle de cette réforme. Avec le refus d'ouvrir des places ou alors pas suffisamment de places, on va se retrouver avec énormément de jeunes sur le carreau à la fin de l'année.
Cela dit, laisser la liberté à un bachelier plutôt littéraire de s'inscrire dans une filière scientifique, est-ce que ce n'est pas un gâchis ?
Les lycéens sont des personnes réfléchies, cohérentes. Un lycéen en filière littéraire ne va pas demander une place dans une filière scientifique. On fait des choix cohérents. À la limite, il peut y avoir des problèmes d'orientation au lycée. Le problème, c'est que le lycéen n'est pas maître de son choix d'orientation. Au lycée, c'est le conseil de classe qui choisit à notre place et ensuite on se retrouve cloisonnés dans des filières, parce que les passerelles existantes sont très difficiles d'accès.
Êtes-vous vigilante sur les modalités du contrôle continu ?
Effectivement, la mobilisation aujourd'hui est aussi sur le fait que l'on souhaite conserver un baccalauréat national. Il doit garantir à tout le monde d'avoir un diplôme de la même valeur, quel que soit le lycée où il a enseigné. On veut aussi un baccalauréat national pour que, quel que soit le lycée où on étudie, il y ait la même offre de formation. On sait bien que ce sont des épreuves du baccalauréat qui cadrent aussi les enseignements qui sont à disposition des lycéennes et des lycéens.
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