"Une formidable hypocrisie" : le président de l'université de Bordeaux réagit à la décision de justice d'intégrer trois étudiants en Staps
Manuel Tunon de Lara, président de l'université de Bordeaux, est revenu, vendredi pour France Bleu Gironde, sur la décision du tribunal administratif de Bordeaux, d'intégrer temporairement, en Staps, trois bacheliers recalés lors du tirage au sort.
Le président de l'université de Bordeaux a dénoncé, vendredi 22 septembre sur France Bleu Gironde, l'"hypocrisie de la part de tout le monde". Manuel Tunon de Lara a réagi à la décision du tribunal administratif de Bordeaux (Gironde) qui a demandé, la veille, l'intégration temporaire en Staps (filière sport) de trois bacheliers qui avaient été "victimes" du tirage au sort.
Peu surpris de cette décision de justice, Manuel Tunon de Lara a toutefois rappelé que dans l'université qu'il préside, près de 1 400 étudiants étaient inscrits en liste d'attente rien que pour la formation de sport, qui ne peut accueillir au maximum que 400 étudiants.
Je pense qu'on va en sortir avec la fin du tirage au sort l'an prochain
Manuel Tunon de Lara
Président de l'université de Bordeauxà France Bleu Gironde
Manuel Tunon de Lara n'a pas nié la position "fragile" du ministère, à la suite de la décision du tribunal administratif : "Il y a une circulaire qui a essayé de légitimer ce système [de tirage au sort]. Mais malgré tout, on est face à une formidable hypocrisie de la part de tout le monde." Selon lui, le problème est actuellement insoluble. Beaucoup trop de bacheliers arrivent alors que les moyens des universités n'ont pas augmenté depuis des années.
Le président de l'université de Bordeaux est revenu sur le cas précis de la filière sportive Staps, "faite pour 200 étudiants, au plan des amphithéâtres et des installations sportives, qui a doublé les places, cette année". Pour Manuel Tunon de Lara, "vous ne pourrez jamais admettre 2 000 étudiants en première année de Staps, ça n'a pas de sens. Et ce qui a encore moins de sens, c'est que ceux qui viennent soient tirés au sort, ça tout le monde est d'accord là-dessus".
En faveur d'une meilleure orientation des lycéens
Pour résoudre ce problème, Manuel Tunon de Lara se dit favorable à une meilleure orientation des lycéens. "Il faut exiger des prérequis, assure le président de l'université de Bordeaux. Sur la plateforme Admissions post-bac, j'observe une chose : pour 70% des lycéens, leur premier vœux est une formation sélective. On peut se cacher derrière les mots, mais à un moment donné, quand on entre à l'université, dans une filière donnée, il faut avoir un bagage pour réussir."
Manuel Tunon de Lara a ensuite spécifié les profils les plus à même d'être incorporé en Staps : "Il est évident que celui qui a plutôt un dossier avec bagage scientifique peut aller plus facilement vers ces filières. On voit des profils, en éducation physique, qui ne conviennent pas du tout. C'est la faute du tirage au sort !"
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