Après sa déroute aux législatives, Jean-Michel Blanquer pressenti pour intégrer l'université Paris-Panthéon-Assas
L'information suscite l'ire du premier syndicat des enseignants chercheurs qui dénonce une procédure "écœurante".
Moins de dix jours après sa défaite au premier tour des élections législatives dans le Loiret, l'ancien ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer est pressenti pour intégrer l'université Paris-Panthéon-Assas (Paris 2), a appris franceinfo auprès de l'université, mardi 21 juin.
Un communiqué de l'université nuance toutefois un message interne de son président, selon lequel ce poste serait spécialement créé sur demande pour l'occasion. L'université Paris-Panthéon-Assas dénonce une "diffusion partielle d'échanges internes" et "tient à apporter des précisions". Elle affirme n'avoir fait l'objet d'"aucune demande extérieure", qu'"aucune création de poste ad hoc n'est prévue", et que "la procédure de recrutement sera strictement suivie si (ses) instances décident de poursuivre le processus".
Un premier message moins nuancé
Dans un message envoyé aux enseignants du département de droit public de l'université et dont l'AFP a eu copie, confirmant des informations de Mediapart et du Canard Enchainé, le président de Paris-Panthéon-Assas Stéphane Braconnier expliquait pourtant qu'il lui "a été demandé d'envisager la possibilité d'accueillir au sein de notre université l'ancien ministre Jean-Michel Blanquer, agrégé de droit public en 1996 et spécialiste de droit constitutionnel et de droit public comparé".
Dans son message, Stéphane Braconnier estimait que l'université "pourrait bénéficier des contacts et de l'expertise institutionnelle de Monsieur Blanquer". "Ce poste, sur un emploi dédié et nouvellement créé, resterait acquis de manière définitive à l'université." Le président de l'université parisienne faisait par ailleurs valoir le "caractère inhabituel, voire exceptionnel, de la demande", dont il disait avoir été "saisi", sans préciser l'origine de cette saisine.
Colère des syndicats
Depuis ce message du président, et malgré la nuance apportée par l'université, les réactions de la communauté pédagogique sont vives. "On pourrait se dire que c'est une bonne nouvelle puisque, apparemment, on peut créer des postes à la demande", ironise sur franceinfo la secrétaire générale du premier syndicat des enseignants chercheurs, le SNESUP-FSU, Anne Roger.
"On inverse complètement la procédure en ne partant pas du terrain et des besoins mais de la nécessité de trouver une place pour un ministre qui ne l'est plus", déplore-t-elle. "C'est d'autant plus écoeurant qu'on n'arrête pas de répéter que le sous-encadrement est énorme et qu'il faut près de 7 000 postes pour remettre l'université à flot. On nous dit qu'il n'y a pas d'argent magique et qu'il faut arrêter de croire que c'est en claquant des doigts qu'on trouve des moyens."
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