Baisse des aides à l'apprentissage : "Il va y avoir une réduction du nombre de recrutements", prévient l'Association nationale des apprentis de France
"Quand on accompagne les entreprises financièrement, ça implique une hausse du recrutement du nombre d'apprentis donc c'est certain qu'avec cette baisse, différenciée en fonction de la taille de l'entreprise, il va y avoir une réduction du nombre de recrutements", analyse mardi 31 décembre sur franceinfo Aurélien Cadiou, président de l’Association nationale des apprentis de France (Anaf). Selon lui, cette baisse n'interviendra pas dans les prochains mois "mais certainement à la prochaine rentrée scolaire, pour les contrats qui vont être signés à partir de juin-juillet et jusqu'en septembre-octobre".
Lundi, le ministère du Travail a indiqué que les aides pour l'embauche d'un apprenti seraient maintenues pour toutes les entreprises en 2025, mais que leur montant serait abaissé à 5 000 euros pour les PME et de 2 000 euros pour les plus grandes entreprises.
Retour à un niveau d'avant Covid
Aurélien Cadiou estime que l'annonce faite par le gouvernement est toutefois "un juste rééquilibrage". Après la crise du Covid, des mesures "très fortes pour sauvegarder l'apprentissage et le parcours des jeunes" ont été prises, rappelle-t-il. "Là, on revient sur des niveaux de financements qui sont ceux qui pouvaient être avant la crise Covid." Aurélien Cadiou parle d'un accompagnement "raisonnable", un "strict minimum", soulignant que "l'apprenti restait quand même une charge pour l'entreprise".
Le président de l'Anaf est pour accompagner les entreprises "qui en ont réellement besoin financièrement". Il estime que la taille de l'entreprise est un indicateur de sa santé financière, il souhaite donc "accompagner les petites entreprises" qui sont celles qui "recrutent beaucoup d'apprentis".
Mettre l'accent sur "la qualité de l'apprentissage"
"Jusqu'à aujourd'hui, le gouvernement a peu travaillé sur la qualité de l'apprentissage, ajoute-t-il. C'est l'enjeu pour nous du prochain gouvernement". Selon lui, "l'apprentissage ne marche pas tout seul, ce ne sont pas que des aides financières, c'est aussi un accompagnement des jeunes et des entreprises pour favoriser un apprentissage de qualité et des parcours de formation de qualité pour les jeunes".
Aurélien Cadiou l'assure, l'apprentissage "aide vraiment les jeunes à la sortie du collège qui ne se voient pas aller au lycée, qui sont parfois des jeunes invisibles qui sont ni en emploi, ni en formation". "Pour eux, poursuit-il, l'apprentissage est une vraie porte de secours."
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