"Big bang de l'autorité" à l'école : "Ce n’est pas l’urgence" réagit le SNES-FSU
L'autorité à l'école, "ce n’est pas l’urgence" estime Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, invitée de l'émission Ma France sur France Bleu lundi 24 juin. Jordan Bardella, chef de file RN pour les législatives, a présenté ce lundi son programme pour l'éducation. Il annonce "un big bang de l'autorité" à l'école qui interviendrait "dès la rentrée de septembre". Le RN propose par exemple la fin du collège unique, l'interdiction des téléphones portables dans les établissements ou encore le port de l'uniforme.
"L'urgence, ce n'est pas le choc d'autorité, répond Sophie Vénétitay. Aujourd'hui, vous avez des élèves qui n'ont pas eu cours dans certaines disciplines pendant des semaines, voire pendant des mois, tout simplement parce qu'on n’a pas suffisamment de remplaçants. Ça devrait être un scandale national". Elle ajoute que "des élèves ont cours dans des locaux qui sont parfois indignes. On n'arrive pas à avancer sur la question de la lutte contre le harcèlement et tout ça, le Rassemblement national n'en parle pas".
"Retour en arrière"
"Bien évidemment qu'un élève perturbateur doit être sanctionné. On doit lui rappeler le cadre, on doit lui rappeler les règles, assure Sophie Vénétitay. Mais tout ça doit se faire dans une perspective éducative. L'école doit apprendre à vivre ensemble, à grandir ensemble". Le Snes-FSU s'oppose ainsi à la fin du collège unique : "Ce n'est pas en excluant certains élèves dès le plus jeune âge ou de manière irrémédiable qu'on apprendra à vivre ensemble et à construire la société d'après, estime Sophie Vénétitay qui qualifie cette mesure de "terrible retour en arrière".
Pour le syndicat, le RN envoie "un message de violence" en triant les élèves. "Nous, ce qu'on défend, c'est qu'un plus grand nombre d'élèves puisse accéder à des hauts niveaux de qualification. Là, on se destine à un système qui va vraiment trier les élèves, les sélectionner, les assigner à leur position scolaire et sociale". Sophie Vénétitay pense que c'est "délétère non seulement pour l'école, pour les élèves, pour leurs familles, mais aussi quelque part pour la démocratie. Quel avenir donnons-nous à l'ensemble des jeunes de ce pays si on leur dit que très tôt, ils vont être triés ?" questionne-t-elle.
L'extrême droite ne doit pas arriver au pouvoir.
— SNES-FSU (@SNESFSU) June 19, 2024
Dans ce moment grave et historique, le @SNESFSU prend ses responsabilités.
Communiqué de presse du @SNESFSU : https://t.co/yBWbALytCg #NouveauFrontPopulaire pic.twitter.com/cxtjqHaUsM
Son syndicat a donc décidé de s’engager pour le Front populaire. "C'est une décision assez inédite, historique", reconnaît Sophie Vénétitay. Pour le Snes-FSU, le projet d'école du Rassemblement national est "dangereux". "Il est discriminatoire. Il ne porterait pas nos élèves et nos collègues vers un avenir de progrès, vers un avenir serein. On est potentiellement à quinze jours de cette bascule qui plongerait vraiment l'école dans un précipice", déclare Sophie Vénétitay.
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