Blocage à Sciences Po Paris : "L’État ne coupera pas la subvention", assure Sylvie Retailleau
Des étudiants ont voulu bloquer la Sorbonne (Paris) en soutien à la cause palestinienne. "Il y a eu une vingtaine d’étudiants qui sont venus directement planter des tentes dans la Sorbonne. Ils sont rentrés. Avec une intention de blocage", précise Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, invitée des "4 Vérités" de France 2, mardi 30 avril. "L’expression de nos jeunes fait partie des débats mais doit être dans l’université de façon respectueuse, cadrée, en acceptant un cadre serein. […] Quelque part le débat c’est un signe de bonne démocratie, les universités doivent aussi être un antre de débat, mais quand c’est un blocage c’est non et je dirais [que] c’est pire quand c’est une escalade", ajoute-t-elle.
À part Sciences Po Paris, la Sorbonne et Nanterre (Hauts-de-Seine), le mouvement ne s’est pas généralisé. Est-ce à craindre ? "On est très vigilants, il y a des appels qui malheureusement sont relayés, instrumentalisés. C’est une minorité que l’on a chaque fois : sur Sciences Po c’est 15 000 étudiants, si on avait 80 étudiants au départ, le soir il y en avait 14", détaille la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Antisémitisme : "La communication interne a laissé croire qu’il y avait abandon de sanctions, c’est faux"
Valérie Pécresse a décidé de suspendre les financements de la région à Sciences Po. L’État en fera-t-il de même ? "L’État ne coupera pas la subvention à Sciences Po, l’État discute d’un contrat comme tous les établissements avec Sciences Po et on a un levier", indique Sylvie Retailleau.
La direction de Sciences Po est-elle en train de faillir ? "Il n’a pas été question à ce qu’aucunes sanctions liées à des propos antisémites ne soient abandonnées. Les autres [sanctions levées], c’est une sanction disciplinaire, qui est la semaine dernière un envahissement de l’escalier de la direction, aucun propos antisémite [n’a été alors tenu], aucune violence n’a été faite", précise la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Le gouvernement soutient-il la direction de Sciences Po ? "Oui je la soutiens. La communication interne qu’il y a eu n’est pas une bonne communication interne, elle a laissé croire qu’il y avait abandon de sanctions, c’est faux, je ne l’accepterais jamais. D’autre part, qu’il y avait une discussion ou l’institution pourrait se positionner vis-à-vis du conflit, en particulier sur les partenariats, là aussi c’est faux. Il n’y aura aucun positionnement de l’institution, aucun boycott des relations avec les académies d’Israël. La direction de Sciences Po est alignée sur cette position", assure Sylvie Retailleau.
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