Ce qu'il faut retenir des annonces d'Emmanuel Macron sur la formation et le recrutement des futurs enseignants

Le président de la République a confirmé vendredi une réforme concernant l'accès au métier, accessible dès la fin de la licence, avec la mise en place de masters professionnalisants.
Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron lors d'un déplacement dans une école primaire du 9e arrondissement de Paris, le 5 avril 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Le système adopté ces dernières décennies n'était pas le meilleur." Lors d'un déplacement dans une école élémentaire du 9e arrondissement de Paris, vendredi 5 avril, Emmanuel Macron a annoncé son intention de réformer l'accès au métier d'enseignant à partir de l'année prochaine. Le concours "sera passé à la fin de la licence", soit à bac +3 au lieu de bac +5 actuellement, a-t-il précisé. Le chef de l'Etat a ainsi confirmé dans les grandes lignes un document de travail du ministère de l'Education nationale, qui avait fuité. Voici ce qu'il faut retenir des annonces.

Les concours de l'enseignement avancés dès la fin de la licence

Les concours pour devenir enseignant seront passés à la fin de la licence, à bac +3, et non plus après deux ans de master, à bac +5, a affirmé Emmanuel Macron. "On va monter en charge dès l'année prochaine et, en fait, sur deux ou trois ans, on va le systématiser", a-t-il déclaré.

Le président de la République a pointé les défauts, à ses yeux, du système actuel, qui fait "naviguer les [futurs] enseignants pendant cinq ans post-bac", ce qui les fait sortir "durant plusieurs années des savoirs fondamentaux". Il a présenté ce projet de réforme comme une réponse à la crise de vocation dans le métier, avec une difficulté "à recruter dans les concours" et un recours aux contractuels.

Une généralisation des licences de préparation au professorat

Afin de former les candidats dès l'après-bac, l'exécutif entend "aller vers une généralisation" des licences de préparation au professorat, a ajouté Emmanuel Macron. Les enseignements seront notamment centrés sur le français, les mathématiques et l'histoire-géographie, ainsi que sur des techniques de pédagogie "innovantes", a-t-il détaillé.

Une "forme de passerelle" avec le concours sera mise en place pour les étudiants qui ont suivi ce cursus, avec "des épreuves allégées". Les étudiants titulaires d'autres licences passeront le concours classique.

Des masters "professionnalisants" avec une rémunération dès le M1

Les admis au concours suivront ensuite des "masters professionnalisants", a poursuivi le président, accompagné de la ministre de l'Education, Nicole Belloubet. Dès la première année de master (M1), un "système" de stage en école sera mis en place, "un travail avec des élèves sous encadrement". Cela "permettra de rémunérer" les futurs enseignants, a souligné Emmanuel Macron. Ceux-ci gagneront "1 400 euros en M1 et 1 800 euros net en M2", a souligné par la suite l'Elysée.

Ces formations de deux ans, donnant ainsi accès à un bac +5, seront dispensées dans "les écoles normales du XXIe siècle". Les Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l'éducation), qui assurent actuellement la formation des futurs enseignants, ont vocation à devenir "progressivement" ce type d'établissements, a expliqué Emmanuel Macron. L'Elysée a précisé ensuite que ces écoles seraient des "structures de coordination de l’ensemble de la formation des enseignants".

Les professeurs de collège et lycée finalement concernés

Dans ses déclarations, Emmanuel Macron a présenté la réforme des concours de l'enseignement, pour les ramener à bac +3, comme concernant les professeurs des écoles, mais pas ceux du secondaire. "L'idée est aussi d'améliorer la formation pour le collège et le lycée", a-t-il assuré de façon plus vague.

Mais, dans un deuxième temps, le cabinet de la ministre de l'Education nationale  a corrigé ces annonces, confirmant que le calendrier serait le même pour le concours d'accès à l'enseignement en collège et lycée.

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