Choc des savoirs : "Le temps politique n'est pas le temps de l'école", lance le SNPDEN-Unsa
"Le temps politique n'est pas le temps de l'école", souligne mardi 12 novembre dans franceinfo soir Audrey Chanonat, secrétaire nationale éducation et pédagogie du SNPDEN-Unsa, syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale après les annonces faites par la ministre Anne Genetet, qui a lancé "l'Acte 2 du choc des savoirs".
"Nous essayons d'expliquer au ministère que ce qui tue l'Education nationale depuis 20 ans, c'est une succession de réformes qui ne font pas sens sur le terrain", explique Audrey Chanonat qui regrette que des réformes soient mises en place pour être ensuite défaites "alors qu'on n'a pas fait le bilan de ce qui s'était passé".
"Une réforme ça marche quand, sur le terrain, on a le temps de s'en emparer, de voir le sens, de savoir comment la rendre efficace pour les enfants et ça ne se fait pas en deux ans. Or on a des ministres qui se succèdent et qui veulent tous mettre leur patte et marquer leur passage et donc on rechange."
Audrey Chanonat, SNPDEN-Unsaà franceinfo
Audrey Chanonat l'assure, "ce n'est pas une opposition de principe aux réformes". Ce qu'elle et son syndicat veulent "c'est une vision ambitieuse pour le collège". "Il y a des choses à changer, reconnaît-elle, mais il faut les bonnes directions". Elle admet avoir de bons échanges avec la ministre de l'Education nationale "qui nous a déjà reçus mais le problème c'est que c'est la vision politique qui gagne. Si j'ai un message pour Anne Genetet, c'est qu'elle doit écouter le terrain".
"Ce que le ministère propose ne fait pas sens pour nous"
Concernant plus en détails les annonces faites justement par la ministre pour le collège et le lycée, la secrétaire nationale éducation et pédagogie du SNPDEN-Unsa rappelle que son syndicat "était opposé à l'acte I du choc des savoirs" et qu'il l'est tout autant pour l'acte II. Questionnée sur les groupes de besoin étendus de manière partielle en 4e et en 3e, elle assure que ce n'est pas suffisant : "Il va falloir des moyens pour mettre ça en place et vu ce qui est train de se passer avec le budget 2025 [débattu au Parlement], nous avons nous, chefs d'établissements, très peur de ne pas avoir les moyens nécessaires."
"Il y a le discours politique et il y a ce qu'il se passe dans les établissements", poursuit Audrey Chanonat. Pour les groupes de besoin, "certains ont dû les mettre en place sans avoir une seule heure de plus. Donc à un moment donné, on ne les fait pas ces groupes". "On a affiché face aux parents qu'on allait prendre en charge la difficulté scolaire mais ça n'est pas vrai", regrette-t-elle, rappelant avoir demandé "un véritable bilan de la mise en place avant de poursuivre l'acte 2".
Sur le brevet bientôt obligatoire pour entrer au lycée. Selon Audrey Chanonat, "ce n'est pas ce qui va résoudre le problème. On a fait savoir au ministère notre totale opposition à cette mesure". Elle assure que les élèves qui n'auront pas le diplôme sont "les plus fragiles, ceux qui vont partir en voie professionnelle. Ce que le ministère propose ne fait pas sens pour nous. Le seul effet que ça va avoir c'est de renforcer encore le décrochage."
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