Comment un condamné pour pédophilie a pu rester directeur d'école ?
Dominique Verdeilhan tente d'expliquer comment la justice et l'Éducation nationale ont laissé un directeur d'école en Isère condamné pour détention d'images pédopornographiques en 2008 garder son poste.
Il avait eu une impensable deuxième chance, le voilà en garde à vue, accusé de viol sur deux fillettes de six ans et demi dans une école de Villefontaine en Isère. Ce directeur d'école avait pourtant été sanctionné par la justice en 2008 pour possession d'images pédophiles.
"Les juges ont fait un choix : ils ont préféré permettre à cet enseignant de se soigner plutôt que de le rayer de l'Éducation nationale, de façon temporaire ou définitive", rappelle Dominique Verdeilhan sur le plateau de France 2. On était loin à l'époque de parler d'agression sexuelle et de viol, c'est une détention qui s'est déroulée dans un cadre privé et non dans un milieu scolaire. Le tribunal l'avait donc condamné à six mois de prison, et une mise à l'épreuve de deux ans."
La responsabilité de la justice et de l'Éducation nationale
Mais le simple fait que l'homme ait pu conserver son poste d'enseignant ne s'explique pas. "Il y a eu une double défaillance, commente le journaliste. D'abord côté justice, une circulaire du 29 novembre 2001 donne obligation au procureur de prévenir toute administration en cas de poursuite ou de condamnation pénale à caractère sexuelle. L'Éducation nationale dit ne pas avoir été alertée, sauf que logiquement, cette condamnation est inscrite sur le casier judiciaire, auquel elle n'a apparemment pas demandé à avoir accès".
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