Éducation : Peillon dévoile les nouvelles écoles pour enseignants, les ESPÉ
C'était l'un des principaux points du projet de loi de
refondation de l'école, adopté en mars dernier par les députés et les
sénateurs. Très
attendue, la réforme de la formation des enseignants a finalement été dévoilée
par Vincent Peillon et Geneviève Fioraso, lundi matin à Lyon.
Au cœur de la réforme : les IUFM (Instituts
universitaires de formation des maîtres), qui concentraient jusqu'alors toutes
les critiques, vont bel et
bien disparaître. Pour les remplacer, les ESPÉ (Écoles supérieures du
professorat et de l'éducation) auront pour mission de rétablir une véritable
formation professionnelle pour les enseignants.
Formation et pratique en simultané
La rupture avec les IUFM s'illustre notamment par une
conjugaison entre le théorique et la pratique, qui ne se fera plus
successivement (une année de théorie, un stage de pratique) mais simultanément.
L'apprentissage disciplinaire alternera avec des stages devant les élèves. Le cursus reste de deux ans.
Autre changement majeur, la formation sera assurée par des
professeurs toujours en poste. " Il y a dans les IUFM des professeurs
qui n'ont pas enseigné depuis 15 ans ", a ainsi rappelé Vincent
Peillon, qui souhaite donner plus d'importance à la mise en pratique.
"A la rentrée, des imperfections"
Le ministre de l'Education a également rappelé que l'année à
venir serait transitoire, et que des ajustements étaient attendus.
Certaines résistances se sont fait sentir, notamment au
sein du Groupe reconstruire la formation des enseignants (GRFDE), qui réunit plus de 200 chercheurs et formateurs. Le GRFDE dit craindre "un
affaissement du niveau de connaissances ", dans une lettre dévoilée
par le Café pédagogique.
Philippe Watrelot, professeur en IUFM, exprimait dès le
mois d'Avril des critiques à l'égard de la réforme. Sur son blog "Cahiers
pédagogiques", il explique regretter que les ESPE soient, comme les IUFM,
intégrés aux universités.
Même si j'ai peu
d'illusions sur un changement de position et d'éventuels amendements, je
continue à dire qu'il aurait fallu créer des écoles supérieures indépendantes
des tensions universitaires, de leur budget et de leur statut et avec une vraie
autonomie pédagogique. À la place, on
risque de fabriquer à la fois des "usines à gaz" et des coquilles vides ! "
Malgré ces quelques résistances, la mise en place des ESPE est
prévue pour la rentrée 2013. Au nombre de 30, elles seront réparties par Académie.
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