Enseignants démissionnaires : le mal-être d'une profession
Selon un rapport du Sénat, le nombre de démissions d'enseignants a augmenté de 50% en collège-lycée entre 2012 et 2016. Il a même quasiment doublé en maternelle-élémentaire.
Ils sont souvent jalousés pour leurs avantages, la sécurité de l'emploi, les vacances... Poutant, selon un rapport du Sénat publié fin novembre 2016, les professeurs sont de plus en plus nombreux à quitter cette carrière toute tracée. À 30 ans, Eléna fait partie de ces déçus de l'enseignement. Cette agrégée de lettres est professeure de français dans un collège en zone d'éducation prioritaire. Aujourd'hui, la jeune femme songe à démissionner.
En quatre ans, les démissions en maternelle-élémentaire ont doublé
"Le métier que je fais au collège n'est pas du tout épanouissant par rapport à mes compétences, mes qualifications, explique-t-elle. J'attendais des choses plus intéressantes, surtout intellectuellement, dans le rapport aux élèves par exemple."
Je m'ennuie profondément
Eléna, professeure de 30 ansà franceinfo
"J'ai très envie de changer de métier", ajoute Eléna qui a repris des études... et ne se voit pas comme un cas isolé. Entre 2012 et 2016, le nombre d'enseignants ayant démissionné de l'Éducation nationale a augmenté de 50% en collège-lycée et même quasiment doublé en maternelle-élémentaire. Le phénomène est encore plus marqué chez les débutants.
Pour autant, à l'échelle de l'Éducation nationale, le nombre d'enseignants démissionnaires reste très faible : en 2016, il concernait seulement 0,2% du corps professoral. Dans le même temps, l'institution continue d'attirer des trentenaires et des quadragénaires en quête de reconversion. Aujourd'hui, un quart des nouveaux professeurs des écoles ont eu une autre vie professionnelle avant.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.