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Enseignement : la Finlande, une exception dans la crise d’attractivité qui touche tous les pays de l’OCDE

Dans son rapport annuel, "Regards sur l’éducation", l’OCDE compare les politiques de la quarantaine de pays membres et évoque notamment la question de la pénurie de professeurs.
Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
En Finlande, le métier d'enseignant ne connaît pas la crise (illustration). (FRANCOIS CHRETIEN / MAXPPP)

Le manque de vocation des jeunes pour l’enseignement est un problème qui touche quasiment tous les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), observe l’organisme dans son recueil de statistiques annuel sur l'état de l'éducation publié mardi 12 septembre. Le sujet est sur toutes les lèvres en France où, en cette rentrée de septembre, il manque un professeur dans près de la moitié des établissements du secondaire, selon une enquête du Snes-FSU

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La grande majorité des pays vivent aussi une crise d’attractivité du métier. "À notre connaissance, il n’y a qu’en Finlande et en Irlande en Europe où on arrive à trouver des candidats pour tous les postes", résume Éric Charbonnier, analyste à l’OCDE. 

"Il y a un problème d’attractivité qui est lié à plusieurs raisons : la première est salariale mais ce n’est pas suffisant pour tout expliquer."

Éric Charbonnier, analyste à l’OCDE

à franceinfo

"En Allemagne, par exemple, les enseignants sont payés deux fois plus qu’en France et pourtant on vit une crise d’attractivité jamais vu dans le pays parce que le métier est considéré comme de plus en plus exigeant, qu’il y a davantage de tâches administratives, une pression des parents et puis aussi, une jeune génération qui a envie d’évoluer dans la carrière et qui a envie de faire autre chose qu’enseignant. C’est pour ça qu’il faut leur proposer de la mobilité", poursuit l’analyste.

Des augmentations très faibles et un manque de reconnaissance 

Sur cette question des rémunérations, le salaire statutaire des enseignants du secondaire - ce qui équivaut au collège et au lycée en France - a augmenté de moins de 1% par an en valeur réelle depuis 2015 dans tous les pays de l’OCDE sauf six. Il a même diminué dans plus de la moitié des pays membres. 

Pourquoi la Finlande fait exception, alors que les enseignants n’y sont pas beaucoup mieux payés qu’en France ? C’est une question de "valorisation du métier", explique Éric Charbonnier. "On propose une formation de qualité aux enseignants et ils bénéficient de toutes les avancées de la recherche en éducation, ils ont accès à une formation continue sur leurs besoins".

 

"Les enseignants en Finlande sont valorisés par la société. Il y a moins de problèmes avec le respect des maîtres en Finlande."

Éric Charbonnier

à franceinfo

"Tout ça, mis bout à bout, fait que ça rend le métier plus stimulant intellectuellement et ça encourage les jeunes à aller vers ces professions", conlut Éric Charbonnier.

Parmi les pistes soulevées par l’OCDE pour contrer cette pénurie, il y a donc en plus du salaire, les opportunités d’évolutions de carrières et les formations sur la gestion de classes, les outils numériques, ou encore le travail avec les élèves à besoins éducatifs particuliers.

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