Suicide de Lucas : à Épinal, une marche blanche pour rendre hommage à l'adolescent et inciter les jeunes "à parler" du harcèlement
Sous un ciel gris, un cortège de près de 600 personnes, parfois vêtues de blanc, défile dans les rues d'Épinal (Vosges), dimanche 5 février, dans une ambiance très solennelle. Tout à l'avant, la famille de Lucas arbore des tee-shirt avec la photo de l'adolescent de 13 ans qui s'est suicidé début janvier après avoir été victime de harcèlement. Dans la foule, beaucoup de parents venus lui rendre hommage avec leurs enfants dont certains sont élèves au collège Louis Armand à Golbey où Lucas était scolarisé.
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Aucun message politique, aucune récupération partisane n'est venue troubler cette marche blanche silencieuse, comme le souhaitaient les parents de Lucas. Sa maman a pris la parole à l'issu de la manifestation : "Mon bébé, tu resteras à jamais dans mon cœur, tu es dans mes pensées à chaque instant qui passe. Le temps s'est arrêté, mon monde s'est écroulé à la minute où j'ai su que tu étais parti. Tu seras à tout jamais mon étoile. Je t'aime et je t'aimerai jusqu'à ce que nous nous retrouvions. À tout jamais, mon bébé, je t'aime."
"Dès le début il faut en parler"
La marraine de Lucas s'est également exprimée en adressant un message aux victimes de harcèlement scolaire : "Protégez vos enfants, et surtout les enfants parlez, que ce soit à l'école, n'importe où mais parlez s'il vous plait". Un appel qui fait écho aux nombreux témoignages de participants. Inès a 17 ans, elle a été victime, dit-elle, de harcèlement pendant des années avant de réussir à brise le silence : "J'ai gardé beaucoup pour moi pendant des années. Garder des choses, c'était la facilité parce qu'on ne veut pas inquiéter nos proches, n'inquiéter personne. Au final, dès le début il faut en parler même si c'est très dur." Pour les parents présents, cette marche est aussi l'occasion de faire de la pédagogie auprès de leurs enfants sur cette question du harcèlement scolaire.
Le suicide de l'adolescent avait provoqué une vive émotion et déclenché de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Identifiés par les enquêteurs, quatre collégiens, âgés de 13 ans comme Lucas, seront jugés au printemps pour harcèlement homophobe et pour l'avoir poussé au suicide, avait indiqué fin janvier le procureur de la République d'Épinal, Frédéric Nahon.
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