Vosges : la collégienne qui se disait victime de harcèlement a reconnu avoir écrit elle-même les lettres de menaces
Dépassée par la vague de soutien après la publication de ces messages sur les réseaux sociaux, Manon, 11 ans, est allée se confier au principal de son collège.
Cette affaire n'aurait pas quitté l'enceinte du collège Georges-Clemenceau, à Epinal (Vosges), si les réseaux sociaux ne s'en étaient pas mêlés. La petite Manon, 11 ans, a reconnu avoir écrit elle-même les lettres de menaces qu'elle assurait avoir trouvées dans son casier, a indiqué à franceinfo le procureur d'Epinal, lundi 4 décembre, confirmant partiellement une information de Vosges Matin.
La tante de la fillette, Ophélie Dodeman, 19 ans, avait posté sur Twitter ces quatre messages anonymes, sur lesquels une écriture enfantine qualifiait Manon de "pute", "salope" et "connasse", promettant de lui "faire la misère" et allant jusqu'à la menacer de mort. "Tu vas mourir ou alors on va tout faire pour que tu te suicides", était-il écrit. Les parents d'Ophélie Dodeman, qui hébergent la collégienne orpheline, étaient allés porter plainte au commissariat pour harcèlement.
"Une enfant dans une situation familiale complexe"
Seulement voilà. "Affolée par l'ampleur" des messages de soutien – plus de 200 lettres lui ont été adressées – la collégienne est allée se confier au principal de l'établissement vendredi soir dernier. "Elle a dit qu'elle avait fait cela car une fille était désagréable avec elle et qu'elle voulait qu'elle comprenne le mal qu'elle lui avait fait", explique le procureur Etienne Manteaux.
Fragilisée par cet épisode, l'adolescente a été hospitalisée. Elle a confirmé ses déclarations devant les enquêteurs, lundi matin. La procédure s'oriente vers un classement sans suite et le parquet n'envisage pas de poursuivre Manon pour dénonciation calomnieuse. "C'est une enfant dans une situation familiale complexe", souligne le procureur, précisant qu'une mesure de placement est envisagée pour sa protection.
Contactée par franceinfo, la tante de Manon, qui avait déclenché la vague de solidarité, n'a pas donné suite. "On n'est pas bien", s'est contentée de répondre une autre membre de la famille de la fillette, qui n'a pas souhaité en dire davantage.
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