Des ateliers de méditation dans des collèges signalés au ministère de l'Education comme "risqués" pour "le développement psychique des enfants"
Une quinzaine d'associations et de syndicats ont écrit à Jean-Michel Blanquer pour lui demander de mettre fin à ces ateliers de méditation de pleine conscience, jugeant qu'ils comportaient "des risques importants".
Ils se sont fendu d'une lettre au ministre de l'Education nationale. Une quinzaine d'associations et de syndicats ont alerté Jean-Michel Blanquer sur des ateliers de "méditation de pleine conscience" menés, selon eux, dans plusieurs collèges. Les signataires de cette lettre ouverte, rendue publique mardi 18 janvier, précisent qu'un projet d'expérimentation de cette technique de méditation "proposé par un lobby ésotérique" a été abandonné à la suite de protestations émises en juin 2021.
Mais "nous avons été saisis de sa réapparition de façon maquillée depuis septembre dans plusieurs collèges avec la multiplication d'ateliers de relaxation, d'exercices de respiration, de méditation", notent ces organisations. Parmi elles, figurent la Ligue des droits de l'Homme, celle de l'Enseignement, les syndicats FSU, CGT et Unsa, la fédération de parents d'élèves FCPE et l'association de lutte contre les dérives sectaires Unadfi.
La Miviludes avertie à plusieurs reprises
La méditation de pleine conscience (MPC), qui trouve son origine dans le bouddhisme, est fondée sur la focalisation sur ses sensations, sa respiration, un point de son corps, etc. Elle a fait l'objet de 22 demandes d'information entre 2018 et 2020 auprès de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Dans le même temps, 12 signalements concernant des mineurs et relatifs aux différentes pratiques de méditation ont été reçus par la Miviludes, selon son dernier rapport.
Pour les signataires de la lettre au ministre de l'Education nationale, "la pratique sur des enfants mineurs d'une méthode qui peut aboutir à un conditionnement avec perte d'esprit critique et assujettissement de l'individu engendre (...) des risques importants qui ne peuvent être négligés". "Nous renouvelons nos plus vives inquiétudes sur ces expérimentations, et vous demandons d'intervenir pour y mettre fin sans délai" afin de refuser dans l'Education nationale "une technique, la MPC, aux conséquences incertaines et potentiellement risquées sur le développement psychique des enfants", écrivent-ils.
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