Le rythme scolaire en question

"Les avis de nos collègues sont exactement partagés, il faudrait engager un débat profond et repenser la journée scolaire". C’est ce que suggère Gilles Moindrot, secrétaire général du principal syndicat du primaire, le SNUipp-FSU. La question ne fait pas du tout l’unanimité parmi les professionnels de l’éducation.

"Le mot principal, c'est la régularité", explique François Testu, chercheur spécialiste des rythmes scolaires à l'université de Tours. Entendez par là que le week-end est une coupure plutôt néfaste à ses yeux. Le samedi matin permet ainsi "d'étaler de manière harmonieuse les rythmes de l'enfant".

Autre procès fait au week-end de deux jours complets, les inégalités créées entre les enfants qui pourront bénéficier d’activités extra-scolaires et les autres. "Les écarts se creusent entre ceux qui ont la possibilité d'être occupés et ceux qui ne l'ont pas", explique le chercheur.

Au contraire, la FCPE, principale fédération de parents d'élèves est pour. "Il existe un consensus sur les besoins familiaux et sociaux qui font que les
parents ont besoin de deux jours avec les enfants", explique Faride Hamana, son président.

N’avoir pas un week-end entier, "ce n'est pas forcément idéal pour la vie familiale, pour les inscriptions aux sports et les autres activités" explique Xavier Darcos.

Les petits Parisiens vont déjà à l’école seulement un samedi sur deux. Pour Eric Ferrand, adjoint au maire de Paris chargé de la vie scolaire, "raisonner sur la question de partir en week-end ou non est à l'opposé des préoccupations éducatives". Des ateliers gratuits pour enfants volontaires ont ainsi été mis en place pour les familles qui ne peuvent pas partir en week-end ou payer des activités à leurs enfants.

Le projet de semaine de cinq jours est pour l'instant au "stade de la réflexion".