L’école du camp de migrants de Calais menacée par le démantèlement
Que va devenir l'école laïque du camp de migrants de Calais ? En principe, l'Etat doit démanteler toute la partie sud de cette jungle de Calais d'ici la fin de la semaine. Les associations redoutent l'arrivée de bulldozers. D'ici là, la préfecture indique qu'un millier de migrants devront avoir quitté les lieux. En précisant toutefois que le but n'est pas de recourir à la force : quelques jours supplémentaires pourront, le cas échéant, être accordés aux migrants pour libérer les lieux.
Pour autant, dans cette zone du camp, une école accueille des enfants et des adultes depuis plus de 6 mois. En principe, selon la préfecture, cette "école du chemin des dunes" ne doit pas être détruite mais les militants qui s'en occupent s'inquiètent. Ils dénoncent l'inaction de l'Etat pour scolariser les enfants de réfugiés.
Isolée dans un no man's land ?
Cette école, associative, a déjà accueilli des centaines d'enfants et d'adultes depuis le mois de juillet, elle est ouverte sept jours sur sept. Or si une partie du camp est rasée, certaines familles seront relogées dans des containers, un peu plus loin. L'école ne devrait pas être détruite mais pour l'association Solidarité laïque qui s'en occupe, elle sera "isolée dans un no man's land", "l'Etat déplace le problème".
Virginie Tiberghien est bénévole dans cette "école des dunes". Elle explique : "Ce qui me préoccupe pour les mineurs isolés, c’est l’éparpillement : nous risquons de les perdre de vue. Par ailleurs, nous passons actuellement dans les familles pour avertir qu’il y a un cours, par exemple : ce sera impossible quand les familles rejoindront les containers. Ces derniers sont très surveillés, sécurisés, et nous ne pourrons plus y accéder aussi librement".
Le ministère de l'Education promet des moyens
Ce sera d’ailleurs tout l'objet d'une réunion jeudi matin avec la préfecture, l'inspection d'académie et l'association Solidarité laïque qui s'occupe de cette école. De son côté, le ministère de l'Education promet des moyens pour scolariser quelques dizaines d'enfants au centre d'accueil de jour Jules Ferry à Calais. Aujourd'hui, seuls les enfants des familles qui sont dans une procédure de demande d'asile (ou des enfants de parents qui ont le statut de réfugié) sont pris en charge par l’Éducation nationale.
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