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Un livre blanc contre "l'illectronisme" : l'illettrisme numérique, "un handicap social qui touche toutes les couches de la société"

Selon le Syndicat de la presse sociale, 11 millions de Français sont concernés.

Article rédigé par franceinfo
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Près de 23% des Français disent se sentir mal à l'aise avec l'outil numérique (illustration). (LIONEL VADAM / MAXPPP)

Près d'un quart des Français (23%) se sentent "mal à l'aise avec le numérique", selon le livre blanc contre "l'illectronisme", ou illettrisme numérique, présenté par le Syndicat de la presse sociale. Philippe Marchal, président de ce syndicat qui rassemble plus de quatre-vingts éditeurs (associations, coopératives, mutuelles, syndicats…), explique mardi 25 juin sur franceinfo que la fracture numérique, qui touche 11 millions de Français, est "un véritable handicap social qui touche toutes les catégories socio-professionnelles".

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"Cela recouvre toutes les couches de la société, toutes les tranches d'âge, que les gens soient en milieu rural ou en milieu urbain", comme le montrait déjà une étude que le Syndicat de la presse sociale avait demandé à l'institut CSA en 2018."Mais cela ne touche pas tout le monde dans les même proportions", souligne Philippe Marchal. À l'intérieur des 23% de Français touchés par l'illettrisme numérique, "19% des gens sont amenés à renoncer d'une manière ou d'une autre" à l'utilisation d'Internet. Au cours de l'année 2018, "plus de 19% ont renoncé à une requête, à une recherche, à un contact avec l'administration et ont abandonné un certain nombre de droits auxquels ils pouvaient prétendre."

Des jeunes "complétement démunis quand il s'agit de poster un CV"

Les jeunes sont également touchés par cette fracture numérique. "C'est une autre surprise des résultats de l'enquête [reprise dans ce livre blanc], explique Philippe Marchal. Les jeunes, que l'on considère comme des véritables Paganini du numérique, sont très habiles sur les réseaux sociaux mais complètement démunis quand il s'agit de poster un CV, de faire une recherche plus approfondie, sans parler des relations avec l'administration."

Pour combattre cet illectronisme, le Syndicat de la presse sociale prône un meilleur apprentissage du numérique et des sites plus accessibles. "Cet accompagnement doit se combiner avec l'amélioration des sites Internet, explique Philippe Marchal. Un grand nombre de sites, y compris en ce qui concerne l'administration, sont difficiles à utiliser. Ils doivent être plus simples, moins jargonnant, avec un langage clair et précis, pas de sigle, pas de jargon. Un site doit être plus facile à utiliser que ce n'est le cas aujourd'hui."

"On ne prend pas en compte le point de vue de l'usager, estime Philippe Marchal. Mais on prend en compte la demande initiale du service qui prêche pour sa paroisse."

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