"On sait déjà qu'il y a des difficultés à recruter des enseignants", réagit le Sgen-CFDT après les annonces de Jean-Michel Blanquer
La rémunération proposée est peu attractive, explique la secrétaire générale du syndicat enseignant. "Il y a des académies où on n'arrive pas à remplacer les enseignants même hors Covid."
Les enseignants en grève ont manifesté jeudi 13 janvier un peu partout en France contre la "pagaille" des protocoles sanitaires liés à l'épidémie de Covid-19. Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT (syndicat général de l'éducation nationale CFDT), a salué jeudi 13 janvier sur franceinfo "des propositions importantes" après la réunion entre les syndicats enseignants et le gouvernement, mais émet des réserves quant aux recrutements promis par le ministre de l'Éducation nationale.
Jean-Michel Blanquer a annoncé, à l'issue de cette réunion qui a duré près de quatre heures, la livraison de cinq millions de masques FFP2 "notamment aux professeurs en maternelle", le recrutement de 3 300 contractuels pour remplacer les enseignants absents, ainsi que des postes supplémentaires d'assistants d'éducation et personnel administratif. Les évaluations prévues pour les CP dès la semaine prochaine sont reportées "à un délai qui reste à définir avec les syndicats". Une mesure similaire est étudiée pour les épreuves spécialisées du baccalauréat prévues en mars.
franceinfo : Le climat de confiance est-il restauré avec le ministre de l'Éducation nationale ?
Catherine Nave-Bekhti : Le Premier ministre a en tout cas apporté des réponses à certaines de nos revendications, certaines ont été complétées par le ministre de l'Éducation nationale. La confiance, de notre côté, on l'appelle de nos vœux. On veillera à ce que les annonces se traduisent bien dans l'ensemble des territoires. Nous regrettons qu'il ait fallu passer par la grève pour obtenir des réponses à des propositions que nous faisons depuis de nombreux mois.
Quelles sont les avancées les plus importantes pour vous ?
Il y a des propositions importantes sur l'équipement du personnel en termes de masques, avec les chirurgicaux qui commencent à être disponibles la semaine prochaine, d'abord en Île-de-France. Et puis, la mise à disposition de FFP2 pour les personnels qui le souhaitent et en particulier ceux qui exercent en maternelle avec des enfants ne portant pas le masque. L'annonce aussi du report des évaluations de CP et le fait qu'elles ne démarreront pas dès lundi prochain est importante et qui correspond à une demande. Ensuite, il y a beaucoup d'éléments qui sont de l'ordre de l'amélioration du social. Donc, on espère que ça va se traduire dans les faits. On y prendra toute notre part.
L'annonce de réunions bi-mensuelles entre le ministère et les organisations syndicales, c'est une bonne chose ?
Si c'est suivi d'effets, c'est intéressant. On aura enfin un rythme de réunions régulier que nous demandions depuis longtemps. On aura aussi la participation à ces réunions de représentants du ministère de la Santé, voire de la Haute Autorité de santé, c'était une demande faite par les organisations syndicales.
Quels sont les points qui restent en suspens ?
L'impact de l'épidémie implique d'aménager les examens. On n'est pas pour un report [des épreuves de spécialité du bac prévues en mars jusqu'en juin], car on n'est pas à l'abri d'une nouvelle vague de covid, et ça renforcerait la pression évaluative sur les élèves.
"Il y a des solutions alternatives, un report de quelques semaines seulement ou évaluer autrement les acquis des élèves."
Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDTà franceinfo
Les recrutements [de personnel annoncés], on espère qu'on arrivera à les faire. On sait déjà qu'il y a des difficultés à recruter des enseignants en contractuel, c'est peu attractif avec la rémunération proposée. Il y a des académies où on n'arrive pas à remplacer les enseignants même hors Covid.
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