Réforme de l'université : "Les moyens financiers et humains ne sont pas à la hauteur", estime la présidente de l'université Lyon 2
Nathalie Dompnier, présidente de l'université Lumière Lyon 2, fait partie des responsables universitaires qui demandent "l'ouverture de négociations pour sortir de l'impasse".
Six présidents d’université ont signé une tribune mercredi 18 avril sur le site de l’Étudiant. Ils demandent l’ouverture de négociations sur la loi d'orientation et de réussite des étudiants (ORE) et souhaitent que le ministère de l’Enseignement Supérieur ouvre le dialogue. L’une des signataires, Nathalie Dompnier, présidente de l’université Lumière Lyon II, explique sa démarche sur franceinfo. Pour elle, "les moyens financiers et humains ne sont pas à la hauteur" de la réforme.
franceinfo : Que demandez-vous exactement ?
Nathalie Dompnier : Nous demandons l’ouverture de négociations pour sortir de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons. L’idée est qu’aujourd’hui nous avons un large accord sur la nécessité d’une meilleure orientation pour faire face à l’augmentation du nombre de bacheliers. Le diagnostic est partagé, c’est la mise en œuvre de la loi ORE qui pose des problèmes.
Quels problèmes ?
Des problèmes exprimés par les étudiants et par les équipes pédagogiques. Sur des questions de principe de libre accès à l’université. Il y a également un problème de calendrier sur la mise en œuvre de la loi avec une précipitation qui ne permet pas de faire le travail correctement. Il y a un problème aussi concernant l’évaluation des vœux des bacheliers : est-ce que les notes de la classe de première permettent de prédire la réussite ou non à l’université ? Il n’y a pas le temps nécessaire pour examiner qualitativement les dossiers, les délais sont trop courts. Et les moyens financiers et humains ne sont pas à la hauteur. Ces failles ont déjà été signalées auparavant dans de nombreuses universités par des votes lors des conseils d’administration, des conseils académiques, et par la Conférence des présidents d’université qui avaient publié un courrier pour un indiquer que le compte n’y était pas.
Mais il y a des désaccords. 60 présidents d’université signent par ailleurs une autre tribune dans Le Monde pour rappeler leur soutien à la réforme ?
Tout le monde est d’accord pour une meilleure orientation, un meilleur accompagnement. La mobilisation est là, elle s’étend. Il y a de vrais débats. Certes, il y a des agitateurs, mais comme dans tous mouvements. Certes, il y a des divergences d’appréciation de la situation, mais il y a une vraie préoccupation des lycéens et des équipes pédagogiques.
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