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Proposition de loi sur les directeurs d'école : "Ce dont les directeurs ont besoin, c'est du temps, des moyens", affirme un représentant SE-UNSA

Olivier Flipo, directeur de l'école élémentaire Hazay à Cergy (Val-d'Oise) et délégué SE-UNSA, confie sur franceinfo les difficultés que rencontrent les directeurs d'école, alors qu'une proposition de loi doit être étudiée par les députés.

Article rédigé par franceinfo
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Une enseignante donne cours aux élèves de l'école élementaire de la Ziegelau, à Strasbourg, le 22 juin 2020. Photo d'illustration. (FREDERICK FLORIN / AFP)

"Ce dont les directeurs ont besoin, c'est du temps, des moyens", explique mercredi 24 juin sur franceinfo Olivier Flipo, directeur de l'école élémentaire Hazay à Cergy (Val-d'Oise) et délégué SE-UNSA, alors qu'une proposition de loi pour répondre au malaise des directeurs d'école arrive à l'Assemblée nationale.

"Un directeur, quand il arrive dans son école, il a la gestion et l'accueil des familles", explique le représentant syndical. Vous avez les relations avec les collectivités territoriales. Vous avez le téléphone qui sonne. Vous avez des photocopies à faire. Vous avez la porte qui sonne parce que des enfants arrivent en retard. Vous avez celui qui est malade et il n'y a pas d'infirmière, donc il se débrouille tout seul. Plus les imprévus", souligne Olivier Flipo. Une journée de directeur d'école, "c'est du matin, 7h30-8h, jusqu'au soir, tard, parfois, au-delà même de 20h", souligne-t-il.

"On n'est pas des directeurs en tant que tel"

Le nom de directeur est "complètement impropre à ce que nous faisons", estime-t-il. "Donnez-moi un seul exemple de directeur, que ce soit dans le public ou dans le privé, que ce soit en Amérique du Sud ou au fin fond de l'Asie, qui fonctionne tels les directeurs d'école. Cela n'existe pas. On n'est pas des directeurs en tant que tel", lance Olivier Flipo, qui rappelle que les directeurs sont obligés "de passer sans cesse par les circonscriptions".

Le mot directeur, ça n'a de sens finalement que pour les familles.

Olivier Flipo

à franceinfo

"En théorie, un directeur qui doit aller à la poste doit appeler l'inspection pour lui dire : 'voilà, je demande l'autorisation d'aller à la poste'. Je ne peux pas le faire. Ce n'est possible, matériellement parlant, nous n'avons pas le temps". Les tâches liées à la sécurité se sont alourdies ajoute le directeur d'école, notamment avec le plan particulier de mise en sûreté, à la suite de la catastrophe AZF.

Le texte débattu à l'Assemblée propose de créer une fonction de directeur, et une décharge d'enseignement à partir de huit classes dans l'école. "Dans les petites écoles, où il y a trois ou quatre classes, les missions sont exactement les mêmes. Sauf qu'il y a moins d'enfants. En gros, la différence, c'est le nombre de photocopies à faire", rétorque Olivier Flipo. Il salue néanmoins des avancées retenues dans le texte, citant "la délégation de l'autorité académique" qui "va permettre aux directeurs de prendre des initiatives et des décisions en lien avec leurs missions définies par le référentiel métier des directeurs", mais "cela ne va pas assez loin."

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