Baccalauréat : "Il y aura des parcours qui seront valorisés et d'autres qui le seront moins", craint Frédérique Rolet du SNES-FSU
La secrétaire générale du SNES-FSU, Frédérique Rolet, a réagi mercredi sur franceinfo à la présentation des pistes de la réforme du baccalauréat voulue par Emmanuel Macron.
Après la réforme d'APB, le gouvernement souhaite désormais réformer le baccalauréat. Pierre Mathiot, mandaté pour réformer l'examen, a présenté mercredi 24 janvier les pistes de réforme au ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. Frédérique Rolet, secrétaire générale du syndicat national des enseignants du second degré (SNES-FSU), a réagi sur franceinfo. "J'ai le sentiment qu'on va leurrer un certain nombre de jeunes", at-elle notamment regretté.
franceinfo : Êtes-vous d'accord sur le fait qu'il faut changer le baccalauréat ?
Frédérique Rolet : Il faut faire évoluer un certain nombre de choses, pas seulement le baccalauréat d'ailleurs mais certaines formations au lycée. Si l'on veut par exemple que les séries actuelles soient mieux identifiées, il y a des choses à changer. Mais j'ai toujours l'impression que lorsqu'on parle de la dévalorisation du baccalauréat, il y a des gens qui regrettent qu'on arrive à l'objectif des 80% d'obtention. Du coup, c'est l'idée que s'il y a plus de jeunes qui ont le baccalauréat, ça veut dire qu'il vaut moins. C'est un drôle de raisonnement. On devrait se réjouir que la population française soit mieux qualifiée globalement.
Que dites-vous d'un lycée à la carte à partir de la seconde ? Est-ce que ça correspond à un besoin ?
J'ai le sentiment qu'on va leurrer un certain nombre de jeunes. On fait croire qu'on pourra choisir ce qu'on veut en fonction de ses goûts et en fonction de l'offre de formation de l'établissement et que du coup ça va aller mieux. On a besoin d'avoir une amélioration d'un certain nombre de choses, comme la lisibilité des séries ou le renforcement de la pratique de l'oralité, etc. Mais en même temps, on a besoin aussi d'avoir des parcours bien identifiés, parce qu'autrement on sait que l'accès à l'enseignement supérieur sera plus difficile. Il y aura des parcours qui seront valorisés et d'autres qui le seront moins.
L'organisation d'un contrôle continu vous paraît-elle faisable ?
Le contrôle continu existe, les professeurs notent leurs élèves. Nous tenons à des épreuves finales terminales et anonymes parce que ça sanctionne l'idée d'une égalité du niveau. Il y a déjà tellement de commentaires sur le baccalauréat, si en plus on dit que l'obtention du baccalauréat a été dans tel ou tel lycée réputé ou non, cela aura des incidences sur la façon dont l'enseignement supérieur va choisir les lycéens. Donc le contrôle continu existe et doit continuer d'exister, mais ce n'est pas ça qui peut certifier un examen comme le baccalauréat si on veut qu'il reste le premier grade universitaire.
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