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François Bayrou s’est appuyé sur son expérience pour montrer sa crédibilité dans l’éducation

François Bayrou a présenté ses trente propositions pour l’éducation, samedi 4 février lors du deuxième des quatre forums de sa campagne, à Paris. Il souhaite notamment "installer le verbe instruire au coeur de la campagne".
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
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François Bayrou (PATRICK HERTZOG / AFP)

François Bayrou a présenté ses trente propositions pour l'éducation, samedi 4 février lors du deuxième des quatre forums de sa campagne, à Paris. Il souhaite notamment "installer le verbe instruire au coeur de la campagne".

Il est clair que l'ancien ministre de l'Education nationale maîtrise son sujet. Sous les applaudissements - parfois télescopés - de l'assistance ("maintenant, vous pouvez applaudir"), François Bayrou, candidat du Modem à l'élection présidentielle, a détaillé ses trente propositions pour l'éducation samedi, en ouverture du deuxième des quatre forums de sa campagne consacrés à son projet politique, à Paris.

Le centriste a notamment indiqué que 50 % du temps scolaire devait être consacré à l'apprentissage de la langue française à l'école primaire.

Du reste, il a souligné qu'il souhaitait "installer le verbe instruire au coeur de la campagne", comme il a "installé le verbe "produire", en se référant à son slogan "Produire en France".

Problème de société

Le candidat centriste a fixé trois priorités pour sa campagne, la lutte contre les déficits publics, la production en France, dont il a détaillé les points forts mercredi, et l'éducation.

"Nous considérons que les deux verbes produire et instruire sont intimement liés, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de ‘réarmement' productif du pays si, en même temps, il n'y pas un ‘réarmement' éducatif", a expliqué M. Bayrou.

"L'un soutient l'autre et l'un et l'autre sont liés comme une condition nécessaire pour la réussite du projet", a-t-il insisté, en disant ne pas pouvoir accepter les échecs actuels du système éducatif français "avec 40 % d'enfants qui ne maîtrisent pas la lecture à la sortie de l'école primaire, 15 % qui ne savent pas déchiffrer comme il le faudrait et 150 000 jeunes qui sortent sans formation du système scolaire".

"Il y a là, donc, un problème vital pour la société française, pour notre pays (...) pour ce que nous voulons et devons faire pour lui rendre la force de sa vitalité", a-t-il conclu.

Investir dans l'éducation

"Il faut un contrat de progrès entre l'école et la nation", a expliqué le leader centriste qui entend "garantir les moyens existants" pour l'école dont il fait une priorité.

François Bayrou, qui a fait de la lutte contre le surendettement de la France une priorité et proposé de geler pendant deux ans les dépenses de l'Etat, fait donc une exception pour l'éducation mais s'oppose à François Hollande qui entend accroître ses moyens en créant 60 000 postes.

L'objectif du candidat : "faire entrer l'école française dans les cinq ans les dix premières du classement international pour la compréhension de l'écrit, du calcul, des connaissances scientifiques et de la lutte contre les disparités sociales".

Les enseignants flattés

L'ancien ministre de l'Education s'est lancé lors de son intervention dans une véritable défense du rôle de l'enseignant en dénonçant le procès qui leur a été fait "ces dernières années par des gouvernements de gauche, puis de droite".

"Ceux qui les mettent en accusation, disant qu'ils ne travaillent pas assez, ne tiendraient pas deux heures en face d'une classe de collège", a lancé M. Bayrou qui s'est dit opposé à la remise en cause du décret de 1950 qui définit le statut des enseignants, estimant notamment que "la définition du temps de travail est légitime".

Critique envers le bilan du chef de l'Etat

Une pierre dans le jardin de Nicolas Sarkozy qui entend redéfinir le métier et les missions des enseignants, suggérant qu'ils pourraient "accepter d'être plus présents dans les établissements" au delà des 18 heures de classe hebdomadaires réglementaires pour les professeurs certifiés et des 15 heures pour les agrégés.

Il s'est opposé à la "réformite" de ses concurrents et prédécesseurs et veut instaurer "un plan de progrès continu, inscrit dans le long terme". Parmi ses priorités figure la maîtrise des fondamentaux.

Le premier forum était consacré au "produire en France" et les deux derniers auront pour thème le "contrat social" (11 février) et "la démocratie" (25 février).

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