La Société mathématique de France appelle "à se mettre autour de la table" pour pallier "la baisse accrue des filles" choisissant cette discipline
Selon Mélanie Guenais, enseignante chercheuse à l'Université Paris Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France, la densité des programmes de mathématiques permettrait d'expliquer en partie "pourquoi il y a une auto-censure de certaines filles et des milieux défavorisés".
"C'est une bonne chose que le ministre de l'Éducation entende l'alerte des sociétés savantes et des associations de professeurs de mathématiques", a réagi lundi 7 février sur franceinfo Mélanie Guenais, enseignante chercheuse à l'Université Paris Saclay et vice-présidente de la SMF (Société mathématique de France), alors que Jean-Michel Blanquer a affirmé dimanche qu'il faudrait "probablement" ajouter des mathématiques dans le tronc commun de la classe de Première et Terminale, pour que "l'ensemble des élèves" aient davantage de "culture mathématique".
Une baisse "accrue" dans les parcours de maths
"La baisse de formation globale est énorme et il y a une baisse accrue des filles dans tous les parcours de maths qui nous interpelle", a-t-elle déploré. "Il est donc temps, avant de proposer des solutions sans avoir évalué l'ensemble de l'impact et leurs causes, de se mettre autour de la table avec les acteurs de terrain et les experts pour pouvoir discuter de façon organisée, prendre en compte leurs études et leurs analyses, pour ensuite faire des propositions qui tiennent la route", a-t-elle poursuivi, ajoutant que "cela fait quatre ans qu'ils alertent sur les risques de la réforme mise en place en 2019 par Jean-Michel Blanquer".
Un élève sur deux ne fait plus de maths en Terminale
Même s'il est "trop tôt" pour "faire un premier bilan" de cette réforme dans l'enseignement supérieure, elle constate au niveau du lycée, "une baisse très importante de la formation en mathématiques en classe de Première et de Terminale". "C'est près d'un élève sur deux qui ne fait plus de maths en Terminale, contre 85% avant la réforme", a affirmé Mélanie Guenais. Selon elle, "l'exigence accrue des programmes" qui sont "plus denses" permet "peut-être" aussi d'expliquer "pourquoi il y a une auto-censure de certaines filles et des milieux défavorisés". "Cela accentue cette vision élitiste de la discipline", a-t-elle conclu.
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