Une journée pour encourager les filles à se tourner vers les carrières scientifiques
Les filles sont sous-représentées dans les filières scientifiques qui souffrent encore de stéréotypes genrés. L'association "Femmes et mathématiques" organise des rencontres entre des lycéennes et des femmes scientifiques pour casser les clichés et créer des vocations.
Les filles sont toujours sous-représentées dans les filières scientifiques et notamment en maths et informatique. Des différences qui se constatent à tous les niveaux, que ce soit au lycée ou dans l'enseignement supérieur, comme dans certains métiers. Pour encourager une plus grande mixité dans ces milieux, l'association Femmes et mathématiques organise avec l’association Animath et avec le soutien de la fondation Blaise Pascal des journées de rencontre entre des lycéennes et des femmes scientifiques, comme celle du jeudi 16 décembre à Paris, à l'institut Henri Poincaré.
L'idée est notamment de montrer à la centaine d'adolescentes présentes différents profils de scientifiques. Azélie témoigne devant un petit groupe d'élèves en classe de première, captivées par le parcours brillant de l'étudiante. "Je suis étudiante en deuxième année de master en mathématique. L'objectif est de faire une thèse et de la recherche", explique-t-elle aux lycéens. "Quand est-ce que tu as su que tu voulais faire une prépa ?", demande Angèle, 16 ans. Elle et ses copines trouvent qu'on ne leur parle pas assez des filières scientifiques : "Par exemple, les filles pour faire leur choix pour Parcoursup, on ne va pas leur dire directement vous allez faire ça alors que les garçons on leur dit qu'ils feront des maths et de la physique. C'est comme une évidence pour eux alors que les filles doivent avoir peur. Elles n'ont pas vu assez de femmes scientifiques qui peuvent leur montrer qu'en fait c'est possible."
Des exemples pour les adolescentes
Proposer des modèles, des exemples inspirants, c'est justement le but de cette journée. L'une des intervenantes, Marie, est développeuse informatique, chez un éditeur de logiciel : "Je ne me suis jamais trop posé la question. Mon père faisait ça et ça me paraissait naturel d'aller vers ça." Elle a eu des modèles dans sa famille mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Elle accepte donc, modestement de servir elle-même d'exemple pour les adolescentes d'aujourd'hui. "Je ne me sens pas légitime d'être un méga-modèle mais en tout cas je suis là-dedans et je suis bien. Donc ça montre que ça existe, que ça à l'air sympa et que j'ai l'air normal et à ma place", rigole-t-elle.
L'autre objectif de cette journée est aussi de déconstruire les nombreux stéréotypes de genre liés aux choix de spécialité : sciences pour les garçons et santé-social pour les filles. Des clichés qui perdurent et la réforme du lycée n'aide pas, affirme l'une des organisatrices des rencontres entre lycéennes et étudiantes. "Il y a davantage de filles qui allaient en filière S parce que c'était le bac d'excellence, explique Véronique Slovacek Chauveau. Maintenant qu'il n'y a plus les filières, les choix sont encore plus stéréotypés." Au lycée, seulement 13% des élèves qui suivent la spécialité numérique et sciences informatiques (NSI) ou la spécialité sciences de l’ingénieur (SI) sont des filles. L'association Filles et maths organise régulièrement ce type de journée, la prochaine se tient le 11 janvier, à Laval.
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