"On va reconstituer les filières" : les profs inquiets de la réforme du bac et du lycée
Plusieurs organisations syndicales lycéennes et des personnels de l'éducation appellent à "une grève massive" jeudi, notamment pour protester contre la mise en place de la réforme du bac et du lycée, qui inquiète les professeurs dans les établissements.
Ils se mobilisent pour le retrait de la réforme des lycées, du baccalauréat et de Parcoursup, l’abandon du projet de service national universel, l’arrêt des suppressions de postes et l’augmentation des salaires. Et, aussi, la réforme du bac et du lycée, pour laquelle les élèves de seconde sont les premiers concernés. D'ici quelques semaines, ces derniers devront en effet choisir trois "spécialités" pour la classe de première, en remplacement des actuels filières L, ES, S, mais la mise en place de la réforme inquiète dans les établissements.
La crainte du retour des filières
Car si le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a assuré que la réforme qu'il conduit permettra aux élèves d'avoir davantage de choix et d'être plus libres, dans les faits, certains enseignants, comme Marie et Charlotte, s'interrogent. "Même dans un établissement qui propose plein de spécialités, toutes les combinaisons ne sont pas possibles, c'est certain... A priori on va reconstituer les filières !", présage l'une. "Les gamins se demandent s'ils vont pouvoir rester dans l'établissement où ils sont, en fonction de leur choix de spécialité. Ils s'aperçoivent qu'ils ne pourront pas choisir en même temps sciences de la vie et de la terre, arts plastiques et histoire, donc les choix sont extrêmement limités", regrette l'autre.
Des classes allégées ou une nouvelle option ?
L'autre souci pour leur collègue Tristan est que cette réforme entre en vigueur alors que 2600 suppressions de postes sont prévues. Moins de moyens, donc. Dans son lycée, cela pose problème par exemple pour la spécialité "langues et littératures étrangères". "L'une des possibilités pour offrir cela l'année prochaine serait de prendre sur nos heures de marge, indique Tristan. Elles nous permettent de dédoubler les classes dans un certain nombre de matières. On a donc le choix entre avoir la septième spécialité, ou faire des demi-groupes, ou avoir des classes moins chargées..."
Le ministère rappelle qu'un élève pourra suivre une spécialité dans un autre établissement que le sien. Quant aux suppressions de postes, elles seront compensées par davantage d'heures supplémentaires. Un autre motif de colère pour les profs.
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