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Reprise par demi-groupe des travaux dirigés à l'université : "C'est largement insuffisant" "les étudiants sont affligés", déplore leurs syndicats

Les travaux dirigés pourront reprendre à partir du 25 janvier pour les premières années. L'UNEF et la Fage estiment que c'est une injustice pour tous les autres jeunes qui souffrent d'isolement en raison du Covid-19.

Article rédigé par franceinfo
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A l'Université de Cergy, une poignée d'étudiants privilégiés peuvent revenir en cours, le 10 janvier 2021. (ALEXIS MOREL / FRANCE-INFO)

Les étudiants de première année à l'université pourront reprendre par demi-groupes les travaux dirigés en présentiel à partir du 25 janvier, a annoncé jeudi Jean Castex lors d'une conférence de presse consacrée aux mesures anti Covid-19. Une information qui "n'est pas une annonce", estime sur franceinfo Mélanie Luce, présidente de l'UNEF (Union nationale des étudiants de France) et étudiante en droit. Le Premier ministre a indiqué, un peu plus tard dans la soirée qu'il recevra les présidents d'université et les organisations syndicales étudiantes vendredi pour "préciser les conditions et les modalités des évolutions d'un retour progressif en présentiel".

>>> Université. "Je n'ai pas besoin d'aller voir un psy, j'ai besoin d'aller en cours" répondent les étudiants à Jean Castex.

"Nous n'avons pas de nouvelles mesures annoncées et c'est largement insuffisant",regrette Mélanie Luce. "On est face à une crise qui touche les étudiants de plein fouet et de manière très large. Ça ne suffit pas simplement d'autoriser les étudiants de première année",ajoute la présidente de l'UNEF.

"Il nous faut une date à laquelle les étudiants pourront rentrer à l'université, même si c'est de manière alternée. Il faut qu'on ait une date de reprise et qu'on s'y tienne. Et malheureusement, là, on n'est pas satisfaits".

Mélanie Luce, présidente de l'UNEF

à franceinfo

Selon la présidente de l'UNEF, "on peut très bien ouvrir les universités dans un cadre sanitaire qui permet de protéger les étudiants, les personnels, les enseignants. C'est simplement qu'on a fait le choix de ne pas le faire. C'est faux de dire que c'est impossible à organiser", dénonce-t-elle. Mélanie Luce estime que la solution est de "dédoubler les classes, de dédoubler les travaux dirigés, les amphithéâtres, etc." et pour y arriver il faut du personnel, plaide-t-elle."C'est pour ça que ça fait six mois que nous demandons la titularisation de tous les personnels qui sont contractuels, qui peuvent, en devenant titulaires, prendre des postes qui permettront de dédoubler les classes. Et ça, c'est possible", a ajouté la présidente de l'UNEF.

"On a également plein de doctorants à qui normalement on propose des charges d'enseignement pour être chargés de TD et qui n'attendent que ça", ajoute Mélanie Luce. Selon elle, ces étudiants chercheurs "seraient très contents de pouvoir être chargés de TD. Il n'y a pas de pénurie d'enseignants. Il y a un choix politique qui a été fait par le gouvernement de ne pas investir. Là, effectivement, on se sent abandonnés. Personne n'est satisfait de ce qui a été annoncé", conclut-elle.

La Fage s'inquiète notamment de la fracture numérique

"Les étudiants sont attristés, affligés de ne pas avoir eu d'autres annonces concernant notamment tout l'aspect santé mentale mais également précarité qui touche de plus en plus les étudiants et les étudiantes", juge Paul Mayaux, président du principal syndicat étudiant la Fage. Il reconnaît qu'il "est compliqué de pouvoir reprendre à 100% [les cours] c'est même totalement impossible. En revanche, quid des publics les plus fragilisés ?".

Le représentant étudiant pense notamment aux "personnes qui sont en situation de fracture numérique, de handicap qui ne peuvent pas suivre les cours à distance, ceux qui sont en master 2 et qui, par la suite, vont aller s'insérer sur le marché du travail qui n'ont pas eu la possibilité de suivre des cours depuis un an". Paul Mayaux s'inquiète également des étudiants "qui devaient avoir des stages, il y a énormément de choses qui ont pu être omises, on est toujours dans l'attente".


Concernant les étudiants qui sont en détresse psychologique à cause du confinement et du couvre-feu, Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur a annoncé que le nombre de psychologue dans les université "sera doublé ce semestre". La Fage demande la mise en place "d'un dispositif qui permettrait aux jeunes d'aller consulter en dehors des structures d'accompagnement universitaires notamment au niveau des psychologues libéraux de sorte à ce qu'ils puissent avoir une consultation immédiate".

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