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Seine-Saint-Denis : plus aucun interprète dans les écoles du département depuis deux mois faute de financement

Le service d'interprétariat pour les parents d'élèves qui ne parlent pas français n'est plus assuré en Seine-Saint-Denis depuis janvier, à cause d'une subvention non-versée, a révélé France Bleu Paris vendredi.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Paris
Radio France
Publié Mis à jour
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L'école Robert Doisneau, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). (RADIO FRANCE / REMI BRANCATO)

Les écoles de Seine-Saint-Denis sont obligées de se passer d'interprètes pour communiquer avec les parents d'élèves qui ne parlent pas français depuis janvier. Tout ça à à cause d'un problème de financement, selon une information révélée par France Bleu Paris vendredi 9 mars. "Il n'y a plus aucun crédit, donc il n'y a plus personne, ni au téléphone, ni sur le terrain", déplore Christelle Dartiguelongue, enseignante à l'école maternelle Robert Doisneau de la ville de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)"Dans ma classe, cela a été en mandarin, notamment pour monter un dossier maison du handicap pour un enfant" raconte-t-elle. "Sans interprète aujourd’hui on n'en serait pas là avec cet enfant, il n'aurait pas progressé comme il a progressé".

À titre d'exemple, dans cet établissement, la directrice Saadia Hatif, estime au micro de France Bleu Paris qu'à peu près "70 parents qui ne comprennent pas du tout ce qu'on leur dit, pratiquement un tiers des parents".

"Je pense à certains parents qui étaient complètement perdus, ils arrivaient de Syrie : sans interprète leur enfant n'aurait pas vécu l'école comme il l'a vécu."

Saadia Hatif, directrice de l'école Robert Doisneau de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)

à France Bleu Paris

Ce sont des parents d'élèves de de cette commune qui s'en sont rendus compte à la rentrée des vacances de Noël. Ils ont remarqué que le service d'interprétariat n'était plus financé en raison d'une subvention non versée. L'ISM, association en charge du service d'interprétariat depuis 24 ans dans ce département d'Île-de-France, ne perçoit plus l'enveloppe de 45 000 euros que l'État lui versait.

La préfecture promet 80 000 euros

"L'association n'a pas vocation à travailler gratuitement au profit des services de l'État", réagit sur France Bleu Paris Aziz Tabouri, président de l'association ISM. Selon lui, cette subvention ne couvrait d'ailleurs déjà "que la moitié de la dépense".

La préfecture de Seine-Saint-Denis explique que l'association a subi la baisse des crédits de la politique de la ville décidée à l'été 2017. Elle assure qu'une subvention de 40 000 euros sera bien versée à l'ISM pour 2018 avec un "rattrapage", de 40 000 euros également, pour l'année 2017.

Chaque année, l'association ISM effectue 835 interventions téléphoniques dans les écoles du département de la Seine-Saint-Denis et 219 déplacements physiques, dans 55 langues différentes.

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