"Nous craignons un formatage de la jeunesse" : la tournée du Service national universel perturbée par des opposants
La caravane du Service national universel poursuit sa tournée, avec une étape dimanche 30 avril à Paris, dans le 15e arrondissement. Le dispositif, mis en place et promu par le gouvernement, s'adresse à de jeunes volontaires entre 15 et 17 ans qui veulent "découvrir l'engagement et les valeurs républicaines".
Emmanuel Macron entend généraliser le SNU mais il ne le rendra pas obligatoire "du jour au lendemain". La tournée, organisée dans toute la France pour faire connaître le dispositif, est régulièrement perturbée par des opposants. Certaines étapes ont ainsi tourné court, comme à Nantes, Caen... et Paris.
À Paris, une centaine de manifestants
Ainsi, dimanche 30 avril dans la capitale, plus d'une centaine de manifestants étaient aussi présents. D’abord à distance, devant le parc André-Citroën où s'est installée la caravane du SNU.
Au bout d'une heure, ils décident de se rapprocher et arrivent au pied du stand avec leurs casseroles. Des CRS font barrage entre la caravane et les manifestants. Parmi eux se trouve Alexis, étudiant.
"L’objectif du SNU, c'est d'embrigader des jeunes de 16 à 18 ans alors que leur esprit critique, politique n'est pas encore assez développé. Et c'est dangereux..."
Alexisà franceinfo
Aux côtés de ces jeunes, des professeurs, comme Emmanuelle Jolé, du syndicat FSU, qui enseigne dans une école primaire à Paris. Selon elle, éduquer les jeunes, n'est pas le rôle du SNU.
"L'éducation ne peut pas se faire de façon militaire"
"L'éducation à la citoyenneté ne peut se faire que dans le cadre républicain de l'école, souligne-t-elle. Donc de l'école primaire à l'université, au sein du service public : il n'y a que dans ce cadre-là que l'on peut avoir une éducation au sens critique. Voilà ce que nous craignons du SNU : un formatage de la jeunesse. L'éducation ne peut pas se faire de façon autoritaire ou militaire."
De l'autre côté des barrières, sur le stand, assez vide, Christelle Lafon, référente SNU au ministère de l'Éducation nationale. Elle dénonce les préjugés autour de ce dispositif.
"Il n'y a pas d'embrigadement, c’est très vertueux : ils apprennent les gestes de premiers secours, à gérer un budget, à éteindre un feu, il y a des épreuves sportives. C'est très riche !"
Christelle Lafonà franceinfo
"Dans l'aspect militaire que certains ont pointé du doigt, ce c'est le devoir de mémoire, et non l'aspect militaire que certains veulent bien montrer", assure Christelle Lafon. Et au-delà du SNU, ce qui est critiqué ici, c'est toute la politique d'Emmanuel Macron, avec en tête, la réforme des retraites.
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