"Solution" pour recruter des enseignants : "Un pansement sur une jambe de bois", dénonce le syndicat SNPDEN

Alors que les enseignants sont de nouveau en grève mardi, le syndicat SNPDEN dénonce, sur franceinfo, la perspective de la réforme du "Choc des savoirs" voulue par le gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une salle de classe à Montbéliard (Doubs). Photo d'illustration. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Audrey Chanonat, secrétaire nationale chargée de la commission éducation et pédagogie du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale (SNPDEN), a dénoncé "un pansement sur une jambe de bois", les pistes du gouvernement pour recruter des enseignants dans la perspective de la réforme du "Choc des savoirs". Même si l’expression des groupes de niveau n’apparaît plus dans les textes officiels, la philosophie de la réforme suscite encore des oppositions. Les enseignants sont de nouveau en grève mardi 2 avril.

Dans un courrier récemment adressé aux recteurs, le DRH du ministre de l’Education appelle à trouver des "solutions innovantes" pour recruter des enseignants : professeurs à la retraite, enseignants du privé, contractuels mieux payés. "Nous sommes allés sans doute beaucoup trop vite dans cette réforme. On le dit depuis plusieurs mois, cette réforme est passée au forcing. Elle est menée au forcing. Et la façon dont le ministère l’a imposée dans les établissements fait qu'aucune anticipation n'a pu être menée pour le recrutement de ressources humaines", a déploré Audrey Chanonat. "Nous devons aux élèves de la République les moyens nécessaires pour les faire progresser. Ce n’est pas comme ça qu'on va y arriver", a-t-elle ajouté.

"Mettre des moyens sur la table"

Audrey Chanonat n’est pas très séduite pas l’idée de faire appel à des enseignants à la retraite : "Avec tout le respect que je leur dois, est-ce que c'est une solution pertinente qui va faire réussir les élèves ? Évidemment que non", affirme-t-elle. Selon elle, le gouvernement n’a pas d’autres moyens que de "mettre des moyens sur la table". Seule façon de réussir : "On pourra toujours essayer de trouver les solutions les plus imaginatives et les plus innovantes possibles, qui n'en sont pas, mais ça ne fera pas réussir les élèves", assure-t-elle. "La clé de la réussite ou de l'échec de cette réforme, ce sera les moyens que le ministère pourra mettre sur la table à la rentrée 2024 et encore plus à la rentrée 2025", insiste-t-elle. Sinon, "c’est un échec annoncé", dit-elle.

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