Un nouveau plan pour l’égalité garçons-filles à l'école
"La meilleure façon d’éviter les malentendus et les manipulations c’est d’associer tous les acteurs ". En déplacement au collège parisien Germaine Tillon pour présenter le nouveau plan d’égalité garçons-filles qui succède à l’expérimentation mouvementée des "ABCD de l’égalité" en 2013, Najat Vallaud-Belkacem a donné le ton mardi. L’objectif : calmer le débat autour d’une thématique qui dans les mois passés a mobilisé face au gouvernement les éléments les plus conservateurs de l’échiquier politique, de la "Manif Pour Tous" au "Printemps Français", ce réseau d’activistes catholiques traditionnalistes.
Pour ce nouveau plan, le gouvernement entend jouer cartes sur table. Et rassurer les parents inquiets, notamment à travers un site Internet présentant les différents outils pédagogiques mis à disposition des enseignants. Car la ministre en est persuadée, l’opposition farouche qu’avaient suscitée les "ABCD de l’égalité" reposait sur une méconnaissance des contenus. "A partir du moment où tous les acteurs ont conscience que apprendre l'égalité filles-garçons, c'est prévenir les violences faites aux femmes, c'est assurer davantage de mixité dans les métiers, c'est assurer un meilleur climat scolaire et donc des garanties de réussite à l'école, tout le monde tope", a-t-elle affirmé.
Des "ABCD" remaniés
Le ministère de l’Education a expliqué avoir conservé la partie la plus efficace des "ABCD de l’égalité", en l’enrichissant de nouveaux outils. Le plan prévoit une formation pour les nouveaux professeurs dans les écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espé) et un module de trois heures en ligne pour les professeurs en exercice. Ceux-ci disposeront également d’une mallette pédagogique proposant "différentes pistes" pour aborder la thématique de l’égalité comme de commenter des œuvres d’art, des documents historiques, ou même des expressions (ne plus dire "l’heure des mamans" mais "l’heure des parents").
"Le mot "genre" n'est pas tabou"
Et le "genre" dans tout ça ? La ministre n'a pas rejetté le terme, qui avait cristallisé l’opposition des militants traditionnalistes, mais ne souhaite plus le mettre en avant : "C’est grâce aux études de genre que nous savons, par exemple, que dans une classe en moyenne l’enseignant(e) consacre plus de temps aux garçons. Le mot n’est pas tabou mais pour ce plan d’égalité nous souhaitons employer des termes simples et compréhensibles par tous ". Selon la ministre, ce nouveau plan concernera les élèves de la maternelle jusqu’à la terminale.
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