Cet article date de plus de six ans.

Vidéo "Ça va être du bricolage" : à Mayotte, l'inquiétude d'un enseignant face à l'instruction obligatoire dès l'âge de 3 ans

Publié
Temps de lecture : 1min - vidéo : 2min
Maternelle Mayotte
Maternelle Mayotte Maternelle Mayotte
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

L'Elysée a annoncé, mardi, le passage à une scolarité obligatoire à l'âge de 3 ans en France. Dans le département de Mayotte, où 30% des tout-petits ne sont pas inscrits en maternelle, la mesure interroge.  

Il craint "du bricolage" à l'échelle de son département. Youssouf Abdallah, 41 ans, est professeur en maternelle à Bandrélé, à Mayotte. Comme plusieurs de ses collègues, il redoute l'application d'une mesure annoncée par l'Elysée mardi 27 mars. Dès la rentrée 2019, la scolarité sera obligatoire pour les enfants âgés de 3 ans en France, contre 6 ans aujourd'hui. 

A Mayotte, ce changement n'a rien d'anecdotique : dans ce département, seuls 70% des tout-petits sont inscrits en maternelle. Les 30% restants devront donc l'être dans un peu plus d'un an. "C’est très bien pour ces enfants, car ils vont être mieux préparés pour affronter leur scolarité", réagit l'enseignant, membre du syndicat Snuipp-FSU.

C'est une très bonne réforme, certes, mais il faut les moyens nécessaires. Elle va être compliquée à appliquer à Mayotte, vu notre situation. Il manque beaucoup de salles de classe pour les enfants qui sont déjà ici.

Youssouf Abdallah, enseignant à Mayotte

à franceinfo

Une application "impossible"

L'enseignant compte 35 élèves dans sa classe de petite et moyenne sections. Il évoque des salles de cours "surchargées", et bon nombre d'élèves dont les familles sont "très, très modestes". En matière d'éducation, Mayotte fait face à un manque criant de moyens. 

Pour nous, les enseignants, pour faire face à ce problème (...), on achète le matériel, pour pouvoir travailler.

Youssouf Abdallah, enseignant à Mayotte

à franceinfo

Pour que cette réforme soit bien mise en place, "au niveau de mon école, il faudrait six salles de classe en plus, prévient Youssouf Abdallah. Ce qui est impossible." 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.